La nouvelle administration américaine veut des négociations politiques directes entre les deux parties, rejetant la démarche de l'ancien président Donald Trump qui a clairement pris parti pour le Maroc. Le nouveau Secrétaire d'Etat américain, Anthony Blinken, a souligné, ce lundi, l'appui de son pays aux négociations politiques sur le Sahara occidental (entre le Maroc et le Front Polisario) et a exhorté le Secrétaire général, Antonio Guterres, à accélérer la nomination de l'envoyé personnel de l'ONU au Sahara occidental, a indiqué le porte-parole du département d'Etat, Ned Price, dans une déclaration publiée sur le site du gouvernement américain. Cette nouvelle position de l'administration Biden, qui tranche nettement avec celle de l'ancien Donald Trump sur la question, a été exprimée lors d'une réunion virtuelle du secrétaire d'Etat, Anthony Blinken, avec le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres. Cette réunion a permis de "discuter des priorités américaines aux Nations unies" et de se concentrer sur "les façons dont ils peuvent travailler ensemble pour relever les défis régionaux et mondiaux et renforcer les principes et valeurs fondateurs de l'ONU et du système multilatéral, y compris la protection des droits de l'Homme et de la dignité de chaque individu, quelles que soient sa citoyenneté, son appartenance ethnique, sa religion, sexe ou race", a précisé la même source. La déclaration s'imbrique parfaitement sur celle qui avait été faite par le nouveau secrétaire d'Etat américain Anthony Blinken en affirmant, lors de son audition au Congrès pour son investiture, que "certaines des incitations offertes aux quatre pays arabes dont le Maroc pour normaliser leurs relations avec Israël doivent être examinées de près". Parmi elles, "il y a des avantages qui défient les normes internationales, comme la reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental", a déclaré le responsable américain. Auparavant, le nouveau secrétaire d'Etat américain, un confident de longue date du président Joe Biden, avait noté que la normalisation du régime marocain avec Israël "n'était pas une décision délibérée, mais plutôt une erreur de calcul stratégique commise par Nasser Bourita (le MAE marocain) et l'entourage du roi qui apparaissent comme des amateurs en politique". Le New York Times, citant Ann Patterson, une ancienne diplomate, a noté que certaines des politiques que Blinken est en train d'examiner sont des décisions prises dans les derniers jours de l'administration Trump, qui ont été "clairement conçus pour contourner" le nouveau président Joe Biden. La décision unilatérale de M. Trump de reconnaître la prétendue souveraineté du Maroc sur les territoires qu'il occupe au Sahara occidental a suscité beaucoup d'inquiétudes parmi les sénateurs, les politiciens et les ambassadeurs américains pour ses implications néfastes pour l'image des Etats-Unis et la sécurité et la stabilité en Afrique du Nord. L'autre signe qui renseigne sur les véritables intentions de l'administration américaine vis-à-vis de la question du Sahara occidental est l'information donnée sous le sceau de la confidentialité par des sources médiatiques : "l'inauguration" d'un consulat américain à Dakhla (territoires occupés) par l'administration Trump n'a été suivie d'aucune installation de diplomates américains, ni même de quelconques travaux. Inscrit depuis 1966 à la liste des territoires non autonomes et donc éligible à l'application de la résolution 1514 de l'Assemblée générale de l'ONU portant déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et peuples coloniaux, le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique, occupée depuis 1975 par le Maroc.