Les walis disposent, toutefois, de la prérogative de moduler ou de modifier les horaires du couvre-feu et de confinement partiel en fonction de l'évolution épidémiologique. Le confinement sanitaire partiel à domicile est en passe, selon toute vraisemblance, d'être levé définitivement puisque, le dernier schéma de restriction des déplacements de la population communiqué par le gouvernement s'annonce comme un retour à une vie presque normale, à la veille du mois de jeûne. Ces mesures de confinement sanitaire largement allégé se déclinent comme un déconfinement qui ne dit pas son nom avant l'entame de la première moitié du Ramadhan. Selon le communiqué des services du Premier ministère, le dispositif de prévention contre la Covid-19 est reconduit uniquement dans neuf wilayas à partir d'aujourd'hui, jeudi 1er avril, et ce, pour une période de 15 jours supplémentaires. Les horaires du couvre-feu ont, en revanche, été réaménagés et sont désormais fixés à 23h jusqu'au lendemain à 4h du matin. C'est dire que le gouvernement semble vouloir offrir aux Algériens, à la faveur de la longue pause épidémique, un Ramadhan quasi normal. Le nouveau réaménagement des horaires du couvre-feu décrété réunit, vraisemblablement, une partie des conditions permettant de s'offrir une mini-vie nocturne religieuse, sociale ou alimentaire, d'autant que le prochain dispositif de confinement sanitaire à domicile prévu dans 15 jours interviendra soit la veille soit le premier jour du Ramadhan. Selon le gouvernement, cette nouvelle mesure de mise en quarantaine nocturne est applicable uniquement dans neuf wilayas : Batna, Biskra, Blida, Tébessa, Tizi Ouzou, Alger, Jijel, Sidi Bel-Abbès et Oran, tandis que pas moins de 49 autres wilayas ne sont plus concernées par le dispositif de confinement à domicile. En fait, des régions, à l'image de Constantine ou de Sétif, qui pulvérisaient dans un passé récent les records de contaminations et d'hospitalisations en 24 heures, ont été totalement déconfinées et retirées du nouveau listing de mise en quarantaine nocturne. Ces wilayas et bien d'autres étaient considérées pendant la période des pics de la deuxième vague comme de grands réservoirs de transmission du virus invisible mortel. C'est dire qu'un nouveau contexte sanitaire marqué par un début de déclin pandémique est en train de s'installer graduellement dans le pays. Ce nouveau contexte sanitaire épidémiologique, qui s'annonce stable pour certaines régions et totalement maîtrisé pour d'autres, est confirmé dans les décomptes quotidiens communiqués par les autorités sanitaires. En fait, le tableau national de répartition des contagions continue à afficher des chiffres qui n'inspirent aucune inquiétude et qui, plutôt, promettent un début de déclin pandémique. En tout cas, les derniers bilans dressés par le Comité scientifique plaident toujours pour une décrue qui s'inscrit dans la durée, d'autant que les contaminations sont passées sous la barre de 100 cas par jour. Toutefois, les chefs d'exécutif de wilaya disposent toujours de la prérogative de moduler ou de modifier les horaires du couvre-feu et de confinement partiel en fonction de l'évolution épidémiologique pour faire face à un éventuel rebond épidémique que les épidémiologues n'écartent pas. "Les walis peuvent, après accord des autorités compétentes, prendre toutes les mesures qu'exige la situation sanitaire de chaque wilaya, notamment l'instauration, la modification ou la modulation des horaires, de la mesure de confinement à domicile partiel ou total ciblé d'une ou de plusieurs communes, localités ou quartiers, connaissant des foyers de contamination", peut-on lire dans le communiqué du Premier ministère. Malgré ses "performances d'étapes", le gouvernement réitère ses appels à la mobilisation, à la discipline et à la responsabilité des citoyens qui restent, faut-il le rappeler, les principaux facteurs permettant de freiner la propagation de cette épidémie de Covid-19 dans notre pays. Sur ce registre, force est d'admettre qu'à la faveur de l'allégement du dispositif anti-Covid, la population se laisse aller au non-respect des gestes barrières, notamment dans les lieux publics. Ce qui risque de favoriser la reprise de la pandémie d'autant que l'Algérie continue à recenser des cas, même sporadiques, de variants. Les autorités se doivent de veiller à l'application des protocoles sanitaires préventifs, notamment "la distanciation physique, le port du masque obligatoire et le lavage fréquent des mains pour éviter un rebond de l'épidémie".