L'anecdote a fait le tour des quartiers populaires d'Oran, habituels fiefs du Mouloudia : relégué en équipe espoirs pour avoir refusé de résilier son contrat contre une seule mensualité en guise de dédommagement, l'attaquant Hichem Nekkache a totalement... équipé ces mêmes espoirs, de la tête au pied, leur offrant même plus de dix ballons pour s'entraîner ! "Nous sommes restés interloqués par son geste de grande classe. On s'attendait à le voir débarquer avec une mine des mauvais jours, mais il s'est comporté en grand professionnel. Après avoir constaté de visu que nous manquions terriblement de presque tout, il nous a offert des tenues et des ballons pour pouvoir nous entraîner dans de bonnes conditions", témoignera, à ce sujet, l'un des sociétaires de cette équipe réserve. On avance même que l'autre joueur à gros salaire, le milieu de terrain Walid Derrardja, était sur le point de craquer et d'accepter la proposition de la direction oranaise (un mois de salaire contre une résiliation de contrat dite à l'amiable), avant que son coéquipier Nekkache "ne vole à son secours" en l'exhortant à faire preuve de caractère et ne pas céder. Résultat des courses (chez les U21) : deux éléments de l'équipe professionnelle dont les salaires mensuels cumulés atteignent la barre de 520 millions se retrouvent à trottiner, sans jouer, avec des espoirs du club. Il serait utile de préciser à ce sujet que c'est la direction du Mouloudia d'Oran, par la voix de son président Tayeb Mehiaoui, qui a exigé de Nekkache et Derrardja de s'entraîner avec l'équipe réserve, après que les deux éléments se sont montrés intransigeants au moment des négociations pour rompre l'engagement contractuel liant les deux parties en conflit. Alors que le club proposait un mois de salaire, les deux anciens compères du MCA exigent en contrepartie entre trois et cinq mensualités. Jusqu'à hier, ce problème demeurait insoluble, vu le manque de moyens financiers dont souffre la direction mouloudéenne. Rachid BELARBI