La présidente de l'UCP a réitéré ses propositions pour une sortie de crise, dont l'organisation d'une élection présidentielle anticipée en 2022, et la désignation d'un gouvernement de compétences nationales. La présidente du parti de l'Union pour le changement et le progrès (UCP), Zoubida Assoul, a réitéré, hier, son appel pour l'organisation d'une élection présidentielle anticipée en 2022, "seule voie pour sortir de la crise multidimensionnelle actuelle qui bloque le pays". Lors d'une conférence de presse, hier à Alger, à l'issue du congrès ordinaire du parti tenu la veille, Zoubida Assoul a affirmé que "sa formation politique a mis sur la table plusieurs propositions pour une sortie de crise, dont l'organisation d'une élection présidentielle anticipée en 2022, et la désignation d'un gouvernement de compétences nationales dont la mission sera de libérer l'économie du pays et de lancer plusieurs réformes profondes dans le système bancaire et le système fiscal, le secteur douanier et enfin la lutte contre l'informel". Brossant un tableau noir de la situation du pays à tous les niveaux, Zoubida Assoul s'est montrée étonnée et inquiète que le pouvoir en place opte pour l'organisation d'un scrutin (élections législatives anticipées) dans pareil contexte, alors que les Algériens sont complétement détournés de cette échéance. "L'urgence, aujourd'hui, est de résoudre les problèmes économiques que vit le pays", a-t-elle préconisé. Interrogée sur les dernières mises en garde du Haut-Conseil de sécurité (HCS) contre "des actes subversifs et les graves dérapages émanant de milieux séparatistes et de mouvances illégales proches du terrorisme qui exploitent les marches hebdomadaires", la dirigeante politique a plaidé pour une "mue" des services de sécurité pour sortir du "tout-sécuritaire". "À l'UCP, nous avons une autre conception de la sécurité. La sécurité n'est pas le tout-sécuritaire. Or, malheureusement, et jusqu'à présent, l'option qui a été retenue à la fois par le chef de l'Etat et la direction de l'armée, c'est le tout-sécuritaire. La Constitution que le chef de l'Etat a lui-même réformée garantit pourtant les libertés aux citoyens algériens, dont la liberté d'expression, la liberté d'opinion ou encore la liberté de réunion. Il est incompréhensible que le Haut-Conseil de sécurité menace les Algériens. Le Haut-Conseil de sécurité est là pour assurer et garantir la sécurité du territoire et des citoyens", a déclaré la présidente de l'UCP. Plus loin, Zoubida Assoul affirmera que c'est un cas unique dans le monde. "On n'a jamais vu cela de par le monde, un Conseil de sécurité menacer ses propres concitoyens", a-t-elle déploré, avant de conclure que cela "participe, en fait, à la diabolisation du Hirak". Abordant justement le Hirak, Zoubida Assoul a affirmé que la révolution citoyenne gagnerait à être organisée. "Je l'ai dit dès décembre 2019. L'organisation de la révolution citoyenne nous permettra de constituer une véritable alternative au pouvoir. Les marches restent utiles pour maintenir la pression, mais insuffisantes. L'organisation doit être menée pour parvenir à une solution politique", a-t-elle préconisé. Sur les prochaines législatives, l'UCP, qui a déjà rejeté ce scrutin, a réaffirmé, hier, l'inutilité de cette échéance en ce qu'"elle n'apportera aucune solution à la crise politique que vit le pays". Dans son intervention, Zoubida Assoul ira jusqu'à comparer le chef de l'Etat à l'ancien président déchu Abdelaziz Bouteflika. "Si l'ancien président a conçu une Constitution totalitaire, Abdelmadjid Tebboune a, lui, conçu une Constitution pharaonique", a-t-elle affirmé, en prédisant que le prochain rendez-vous électoral connaîtra le même sort que l'élection présidentielle du 12 janvier 2020 et le référendum sur la Constitution. "Les prochaines élections seront boudées par les Algériens", a-t-elle asséné. À noter que lors du congrès ordinaire du parti, samedi, le parti de l'UCP a élu et installé un nouveau bureau exécutif qui a vu l'entrée de l'investisseur et homme d'affaires, Slim Othmani, élu vice-président du parti.