L'hémicycle de la wilaya d'Oran a abrité une rencontre peu ordinaire puisqu'il s'agissait de solliciter l'engagement “volontaire” des participants (directeurs de wilaya, APC, universitaires, etc.) à apporter leur contribution à la commission nationale d'évaluation de gouvernance présidée par Mme Fatima Karadja. Cette structure créée en mars 2005 intervient dans le cadre du Nepad dont l'un des instruments d'application est le “mécanisme d'évaluation par les pairs” (Maep) et le “panel d'éminentes personnalités” auquel appartient Mme Savane, une sociologue sénégalaise ayant exercé différentes fonctions et missions auprès d'agences des Nations unies (Unesco, HCR, Unfpa, etc.). Cette dernière a présenté la démarche adoptée par les pays s'étant engagés dans le Nepad et le processus lancé par le Maep destiné à promouvoir “la stabilité politique, une croissance économique, un développement durable et une intégration économique…”, le tout sous-tendu par le concept et les pratiques de bonne gouvernance. L'oratrice a ainsi expliqué que quatre thèmes en matière de gouvernance avaient été retenus : “Gouvernance politique et démocratie”, “Gouvernance économique”, “Gouvernance des entreprises” et “Développement socioéconomique”. Quatre thèmes autour desquels la commission nationale d'autoévaluation de gouvernance aura à travailler en toute indépendance et qui sera sanctionnée par la rédaction d'un rapport d'évaluation de gouvernance en Algérie et l'élaboration d'un plan d'action. Ce rapport sera soumis au gouvernement qui aura à s'engager sur tous les points et à assurer, financièrement et politiquement, la prise en charge du plan d'action que proposera alors la commission. Pour l'heure, ce sont 23 pays d'Afrique qui ont adhéré à ce processus d'évaluation, 3 autres ont demandé à y adhérer et seulement 2 pays ont achevé ce travail : le Ghana et le Rwanda où il y a eu des réactions très vives de la part des chefs d'Etat de ces deux pays, a encore souligné l'intervenante. Mme Karadja interviendra, pour sa part, pour solliciter l'ensemble des représentants de la société : élus, représentants d'institutions, d'ONG, des syndicats… et cela, afin d'élargir les consultations de la commission qui ne veut pas se confiner qu'à Alger. Malheureusement, il n'y aura eu que peu de réactions lors de la rencontre de dimanche pour la bonne raison que les présents avaient été “invités” à la dernière minute, la majorité ne connaissant même pas l'objet de la rencontre. À notre sens, c'est déjà à ce niveau que l'on pourrait parler de bonne gouvernance. Quant à certains syndicalistes que nous avons rencontrés, ils remettent en cause la démarche même du Nepad qui, nous disent-ils, “n'a pas d'intérêt s'il conçoit un plan de développement pour l'Afrique dans une logique uniquement libérale…” Une consultation générale sera encore effectuée en novembre par la commission nationale d'autoévaluation de gouvernance. F. BOUMEDIÈNE