Résumé : Djamel rencontra enfin Hadj Saïd, l'ami de Krimo. Il lui expliqua ce qu'il attendait de lui. En plus d'être à la tête d'une association caritative, il avait plusieurs salles de jeux. Il voulait lui en confier une et aussi d'être son coursier personnel. Djamel accepta, sachant qu'il n'allait rien faire d'illégal. Hadj Saïd lui fit une belle avance qu'il envoya à sa mère. Meriem se mit à douter de lui, le vexant sans le vouloir. -Mais je croyais que tu me connaissais ! Même si j'ai été gâté, tu nous as bien éduqués. Jamais je n'aurais cru qu'un jour tu douteras de moi. Djamel s'émut en l'entendant renifler à l'autre bout de la ligne. -Quand tu seras père, tu comprendras mes peurs. Je ne veux pas que tu finisses mal. J'ai juste besoin de savoir que tu vas bien et que tu fréquentes des gens bien. C'est tout ! Ne sors pas du droit chemin. Nous t'avons élevé avec des valeurs, je ne veux pas que quelqu'un profite de notre faiblesse pour abuser de ta naïveté. -Je ne suis plus un enfant, j'ai grandi yemma. -Les mauvaises fréquentations peuvent changer un ange en démon. Pour moi, tu es encore en âge d'être influencé. S'il te demande de voler pour eux, prends tes jambes à ton cou ! S'il veut que tu te salisses les mains à sa place, tu sais ce qui te restera à faire. Jure-moi de ne jamais te mettre en danger. -Yemma, je te le jure. Tu t'inquiètes pour rien. Je travaillerais et étudierais. -Cela fait longtemps que tu n'es pas venu à la maison. Viens ce week-end, le pria-t-elle. Tu nous manques. Je peux me passer d'argent, mais pas de ta présence. Elle insista tant qu'il finit par promettre de venir le prochain week-end. Après l'avoir rassurée une dernière fois, il raccrocha tout en soupirant. Partagé entre la salle de jeux et les révisions qu'il faisait quand il en avait le temps, il oublia de rentrer pour le week-end. Il n'avait plus le temps. Un mois passa avant qu'il ne se décida à rendre visite à ses parents. Il partira un jour de semaine et il aura la surprise de trouver ses sœurs à la maison. Il avait effectué des achats et le chauffeur de Hadj Saïd l'avait ramené et l'attendrait le temps qu'il faut. Ses sœurs le soulagèrent des paniers avant de le prendre dans les bras, heureuses de le revoir après tout ce temps. Meriem fondit en larmes en les voyant. Il y avait si longtemps qu'elle n'avait pas vu sa famille réunie. Certes, il manquait Norredine, mais le fait de le savoir à l'abri la réconforta. -Yemma ! s'écria Djamel en allant vers elle et il la serra si fort dans ses bras qu'elle ressentit combien elle lui manquait. -Doucement ya wlidi. M'rahba wlidi. Comment vas-tu? Elle l'inspecta de la tête aux pieds et le fit même tournoyer. En plus de porter de beaux habits, il avait pris un peu de poids, mais elle fut frappée par son regard fuyant. -Je vais bien, la rassure-t-il. Comme tu le vois, je suis devenu un homme. Welit radjel. -Allah ibarek. Qu'Allah te garde. -Où est papa ? Je voudrais le voir. -Il est à sa séance de kyné. Allons nous asseoir pour discuter un peu. Ils vont à la cuisine où ses sœurs s'affairaient à ranger tout ce qu'il avait apporté. Le frigo vide se remplit vite. Les placards aussi. Elles parlaient déjà des plats qu'elles allaient concocter pour le dîner. Meriem servit du café. -Allez, raconte-moi, tu me parais fatigué. Est-ce que ton travail est pénible ? -Non. -Et tes études ? Tu as le temps de te rendre en cours j'espère, le gronda-t-elle alors qu'il sortait une grosse enveloppe de sa poche, pour la lui remettre. C'est quoi tout ça ? D'où vient tout cet argent ? Explique-moi. Dis-moi la vérité. Est-ce que tu vends de la drogue ? Des armes ? De l'or volé ? Le jeune homme manqua de s'emporter. -Tu doutes encore de moi, je t'ai dit la vérité. Je ne fais que tenir la salle de jeux et je récupère souvent des colis pour mon patron. C'est tout. Makayen la drogue, la hadja wahdokhra. Il n'y a ni drogue ni quoi que ce soit d'autre. Le patron est un homme pieux. Il est aussi à la tête d'une association. C'est quelqu'un de bien. -Awah ya wlidi. Cela ne veut rien dire pour moi. Tout cet argent pour tenir les comptes d'une salle de jeux ? Et ces colis ? Ils contiennent quoi ? Djamel haussa les épaules. Jamais il n'avait tenté d'en connaître le contenu
(À SUIVRE) T. M. [email protected] VOS REACTIONS ET VOS TEMOIGNAGES SONT LES BIENVENUS