La Société des eaux et de l'assainissement d'Alger (Seaal) pourrait voir son contrat de gestion déléguée de l'eau dans les villes d'Alger et de Tipasa non renouvelé, comme le laisse entendre le ministre des Ressources en eau, Mustapha Kamel Mihoubi. Ce dernier, s'exprimant hier sur les ondes de la Radio nationale, a, en effet, déclaré que le contrat dont il est question arrivera à échéance en "août prochain" et qu'il "pourrait ne pas être reconduit", parce que le partenaire français "n'a pas tenu ses engagements". En tout état de cause, sur la base des "deux audits que le ministère a engagés, il sera décidé soit de le renouveler, soit d'y mettre fin", a-t-il affirmé. Que reproche-t-on à Seaal ? La liste des griefs semble longue. Le ministre des Ressources en eau a fait état "d'irrégularités" dans l'application du contrat et sa gestion. Il a ainsi expliqué que Seaal "n'a pas fait l'effort nécessaire pour réduire les fuites d'eau" du réseau d'approvisionnement à un niveau acceptable. Elle n'a pas mis en œuvre "les moyens" qu'il convient d'employer pour "évaluer" et "éliminer" les fuites sur le réseau, le "maillon faible" du système de gestion de l'eau au sein de la société, a-t-il ajouté. Pour Mustapha Kamel Mihoubi, la société a géré l'eau dans une période où "les ressources financières étaient abondantes". Mais, a-t-il dit, dans le contexte actuel de déficit, il y a un effort "supplémentaire à faire". Et de poursuivre : "Le contrat est en vigueur et les engagements doivent être respectés." Il, par ailleurs, souligné que le mode de montage actuel du contrat "ne répond pas aux exigences actuelles" et qu'"il doit être revu". Cela sous-entend que même si le contrat venait à être renouvelé, il ne le serait pas sur la même base que le contrat initial. Détenue respectivement par l'Algérienne des eaux (70%), l'Office national de l'assainissement (30%), Seaal est gérée par le groupe international Suez depuis sa création en 2006 à travers trois contrats. Le dernier contrat a été signé en 2018 pour une durée de trois ans, il porte sur la performance des services de l'eau et de l'assainissement d'Alger et de Tipasa et l'accompagnement des deux opérateurs nationaux (ADE et ONA) dans l'acquisition du savoir-faire. Indépendamment des questions d'ordre technique évoquées par le ministre des Ressources en eau et de l'approche à privilégier à l'échelle de l'entreprise Seaal, le pays fait face à un manque de ressources hydriques. C'est principalement la conséquence d'une faible pluviométrie. Que faire alors ? Pour le moment, les pouvoirs publics semblent n'avoir aucun plan d'action pour parer aux difficultés d'approvisionnement d'eau. Ils ont opté pour la solution la plus facile : les coupures d'eau prolongées. L'eau sera ainsi rationnée, après le mois de Ramadhan. Mais pour combien de temps ? Personne ne peut le prédire. Youcef Salami