Le groupe français Suez Environnement entamera la gestion du service de l'eau et de l'assainissement de la ville d'Alger en mars prochain. L'information a été donnée, hier, par M. Benbouaziz, chargé de communication au ministère des Ressources en eau. La société, selon lui, est actuellement en phase d'installation. Le contrat avec cette société a été signé, rappelle-t-on, le 28 novembre 2005 et entériné récemment par le Conseil des ministres. Conclu entre l'Office national de l'assainissement (ONA), l'Algérienne des eaux (ADE) et Suez, ce contrat de prestation des services d'une durée de 5 ans porte sur un montant total de 117 millions d'euros/an (200 millions d'euros/an, selon Suez). Pour notre interlocuteur, le contrat porte sur la gestion déléguée de l'eau comprenant la remise à niveau et la modernisation du service de l'eau et de l'assainissement de la ville de façon fiable et pérenne. « Nous n'avons pas un savoir-faire en matière de gestion de l'eau. La conclusion d'un partenariat avec cette entreprise est intervenue après la sécheresse et la crise de l'eau qu'a connues Alger durant les années 2001 et 2002 », a-t-il estimé. Selon les clauses de ce contrat, Suez s'engage à assurer une desserte d'eau potable 24h/24 aux habitants d'Alger dans 3 ans. En sus de la modernisation des réseaux d'assainissement, le transfert des technologies et la formation de près de 3000 agents, le contrat permettra la création d'une Société des eaux et d'assainissement d'Alger (SEAL). Cette dernière sera chargée de trouver des solutions adéquates aux problèmes de créances et des factures impayées de l'ADE. La SEAL s'occupera également du règlement du problème des fuites d'eau. « Actuellement, plus de 40% de notre eau sont perdus à cause des fuites. Il y a même des quartiers qui n'ont pas de cartographies de réseaux. La SEAL doit trouver des solutions à tous ces problèmes », a-t-il expliqué. Toutefois, M. Benbouaziz a tenu à rassurer les travailleurs de l'ADE et de l'ONA. « Il n'y aura pas de compression d'effectif dans les deux sociétés. Au contraire, ils auront une nouvelle formation leur permettant de se perfectionner », a-t-il souligné. Suez, a-t-il réaffirmé, ne s'impliquera pas également dans la fixation du prix de l'eau. Cette expérience sera élargie à d'autres grandes villes, en l'occurrence Oran, Constantine et Annaba. Les avis d'appel d'offres pour la réalisation de ces chantiers seront lancés, a-t-il ajouté, au cours de ce mois. A souligner que le contrat portant sur la gestion de l'eau de la capitale a été cédé à Suez par le procédé du gré à gré.