Face à un ciel de plus en plus avare et à un gaspillage des ressources existantes, la menace du stress hydrique demeure préoccupante. Une question prise au sérieux par les pouvoirs publics, puisqu'ils comptent lancer une charte qui devrait d'une part, définir les mesures à mettre en place pour économiser l'eau qui se raréfie de plus en plus et celles à installer afin de lutter contre son gaspillage, d'autre part. Celle-ci sera présentée, aujourd'hui,(ndlr) en Conseil interministériel. C'est ce qu'a affirmé le ministre des Ressources en eau, Mustapha Kamel Mihoubi. Il intervenait hier dans l'émission L'Invité de la rédaction, de la Chaîne 3 de la Radio nationale. «Cette option est inévitable pour déterminer efficacement l'usage rationnel des différentes sources de l'eau par ces temps de déficit pluviométrique», a affirmé le ministre. Il dira ensuite qu'«il faudra d'abord lancer des campagnes de sensibilisation au niveau de plusieurs secteurs autour de cette charte, pour ensuite passer à la répression par le biais d'une police de l'eau». La mise en place de la police de l'eau est une question de temps. Selon le ministre, cette police, qui sera instaurée en temps opportun, agira avec la force de la loi pour réprimander le gaspillage de l'eau, d'où qu'il vienne. Sur ce point, Mihoubi a affirmé que «la loi sur l'eau est en voie de révision et sera soumise à différends secteurs, pour enrichissement». Le ministre a affirmé qu'«on ne se contentera plus des eaux de surface. L'objectif est d'aller vers l'exploitation des eaux, non conventionnelles: eau souterraine, eau de mer dessalée, recyclage de l'eau...» Le secteur s'attelle actuellement à «la réalisation de nouvelles stations pour élever les capacités de production à 2 milliards de m3 par an, d'ici 2030», affirme le ministre. Mihoubi est revenu également sur la gestion de la Seaal, assurée par le partenaire français jusqu'au mois d'août. Le ministre a soutenu que ce contrat pour la gestion déléguée de l'eau dans les villes d'Alger et de Tipasa, pourrait ne pas être reconduit. «Le partenaire français a failli à ses engagements, notamment dans le cadre de son troisième contrat, puisque il n'y a pas eu d'efforts en matière de lutte contre les fuites», a déploré Mihoubi. Dans ce sens, le ministre a souligné que la Seaal (Société des eaux et de l'assainissement d'Alger) n'a pas mis les moyens nécessaires afin d'évaluer et, résorber le phénomène des fuites d'eau qui représente «le maillon faible» de cette société, créée en 2006. En sus, le mode de montage actuel du contrat «ne répond pas aux exigences actuelles» et doit être revu, ajoute le ministre. Détenue respectivement par l'Algérienne des eaux (70%), l'Office national de l'assainissement (30%), la Seaal est gérée par le groupe international Suez depuis sa création en 2006 à travers trois contrats. Le dernier contrat a été signé en 2018 pour une durée de 3 ans.