S'exprimant sur les ondes de la Radio nationale, le ministre en charge de la Transition énergétique et des Energies renouvelables a mis en lumière les incohérences dans l'application du programme des énergies renouvelables, laissant comprendre qu'il y a confusion des rôles entre son département et celui de l'Energie. Chems Eddine Chitour a déclaré — sur un ton critique — que "nous sommes partenaires avec le ministère de l'Energie, mais que nous ne sommes pas là pour amuser la galerie", ajoutant : "Il n'y a qu'un pilote dans l'avion : le ministère de la Transition énergétique et des Energies renouvelables, un portefeuille créé par le président de la République." Chitour a appelé les choses par leur nom : le ministère de l'Energie a adopté une approche inappropriée, en associant des filiales de production d'électricité conventionnelle à la société chargée du renouvelable (SKE). Il "déplore" le fait que cette entité (SKE) ait été créée à partir d'une réorganisation de "filiales qui disposaient et disposeront encore de plan de charge fossile". Cela semble l'avoir agacé d'autant que l'idée de créer cette société a germé dans les locaux du ministère de de la Transition énergétique. L'entreprise nouvellement mise en place est effectivement issue de la fusion-absorption des filiales SKD (Sharikat Kahraba Koudiet Eddraouch), SKT (Sharikat Kahraba Terga), SKB (Sharikat Kahraba Barouaghia) et SKS (Sharikat Kahraba Skikda). SKE est détenue à 51% par Sonatrach, le reste étant entre les mains de Sonelgaz. Elle se donne comme objectif de lancer des appels d'offres, d'acquérir des terrains destinés aux projets des énergies renouvelables, de réaliser des études de faisabilité et d'impact, d'établir des mécanismes de financement, de coordonner les actions entre les différents acteurs concernés par les projets du renouvelable... "Je ne sais pas quelle est la logique qui a prévalu à cette création intempestive", regrette-t-il. Et, de poursuivre sur un ton plus conciliant : "Je souhaite que Sonelgaz, de même que Sonatrach produisent du renouvelable, mais qu'elles le fassent dans le cadre d'un plan global dirigé par le ministère de la Transition énergétique et des Energies renouvelables sur instruction du chef de l'Etat." Le ministre a affirmé espérer que "SKE arrive à lancer l'avis d'appel d'offres relatif au 1 000 mégawatts, en en montrant la faisabilité". Le ministre a lancé un appel solennel à tous les organismes pour qu'ils appuient la transition énergétique, déclarant : "Il faut réunir toutes les bonnes volontés autour du ministère de la Transition énergétique et des Energies renouvelables pour pouvoir sortir du fossile, un secteur en déclin. Aller vers le renouvelable n'est pas une option à envisager mais une nécessité faisant partie des engagements du président de la République." Et d'ajouter : "Le renouvelable relève d'un plan global, intégrant toutes les compétences nécessaires à sa mise en œuvre et non d'une logique sectorielle." Chitour a ainsi laissé comprendre qu'aujourd'hui chacun tire la couverture à soi, sans qu'au bout du compte, le vrai développement des énergies renouvelables soit mis en œuvre. Or, a-t-il soutenu, chaque partie doit "travailler en bonne intelligence" avec les autres pour obtenir le meilleur dans le secteur du renouvelable. Youcef Salami