C'est un 1er Mai qui intervient dans un sévère contexte économique et sanitaire voyant la situation sociale des ménages et des travailleurs se dégrader. Le pouvoir d'achat s'effondre, des entreprises mettent la clé sous le paillasson et les rangs des chômeurs s'élargissent. C'est dans un climat social tendu que le chef de l'Etat Abdelmadjid Tebboune s'est adressé aux travailleurs, hier, les invitant à "tenir compte des intérêts des citoyens, respecter les lois de la République et ne pas servir de motif d'instrumentalisation douteux." "Je vous adresse à toutes et à tous mes salutations, tout en saluant grandement les efforts déployés par les travailleuses et les travailleurs, ainsi que la conscience et la patience dont ils font preuve, en vue de venir à bout des difficultés induites par la pandémie Covid-19 et son impact sur la vie socio-économique", a souligné le chef de l'Etat dans un message adressé aux travailleurs. Pour lui, "le 1er Mai se veut aussi une opportunité renouvelée pour faire le point sur les questions essentielles soulevées dans le monde du travail et sur ce qui nous attend dans le futur, comme défis qui appellent à approfondir la conscience quant à l'importance du travail qui doit être considéré comme la véritable valeur de tout processus de développement ou de tout projet de renaissance, ce qui nous appelle, aujourd'hui, à consolider la place des travailleurs et à réunir les conditions qui leur assurent ainsi qu'à leurs enfants une vie dans la sérénité et la dignité." Il a également assuré que cette célébration est une occasion pour son gouvernement d'orienter son action "vers la préservation des emplois, en dépit des contraintes induites par la situation épidémiologique, et la régularisation de la situation des titulaires de contrats de pré-emploi." Soulignant la sévérité du contexte économique et sanitaire, Abdelmadjid Tebboune a néanmoins évoqué la difficulté de la situation qui a "entravé" la réalisation des objectifs de l'Exécutif. "Nous nous sommes efforcés, depuis plus d'un an, à préparer l'avènement d'une dynamique économique affranchie des contraintes bureaucratiques et des pratiques des opportunistes corrompus. Même si la situation d'urgence induite par l'épidémie a entravé la réalisation de certains de nos objectifs dans les délais fixés", a mentionné le chef de l'Etat dans son message. Le locataire d'El-Mouradia a réitéré sa "volonté politique en vue d'accélérer la relance économique dans le cadre d'un large dialogue avec les partenaires sociaux et les opérateurs économiques." Il faut dire que depuis quelque temps, le monde du travail, en ébullition, regrette l'absence du dialogue social. Plusieurs secteurs notamment ceux de l'Education, de la Santé, de la Poste et de la Protection civile montent au créneau et se mettent en grève. Un mouvement social qui n'a pas laissé indifférent le chef de l'Etat qui appelle à la "raison" tenant compte de la difficulté du moment. "Toute forme d'expression revendicative dans les différents secteurs devrait tenir compte des intérêts des citoyens, respecter les lois de la République et ne pas servir de motif d'instrumentalisation douteux. Le monde du travail a, de tout temps, montré un niveau élevé de conscience nationale et un attachement ferme à renforcer ses rangs", a fait observer Abdelmadjid Tebboune. Et fait allusion, entre autres, à l'approche des élections législatives du 12 juin prochain. "Nous sommes à l'approche du lancement de la campagne électorale pour les législatives du 12 juin prochain, un rendez-vous qui se veut un enjeu vital que relèvera le peuple algérien avec sa volonté libre et souveraine en vue de bâtir des institutions fortes et crédibles, et ce après que toutes les conditions garantissant la régularité et la transparence de cette échéance nationale importante aient été réunies, en sus de la mobilisation de tous les moyens nécessaires pour permettre aux électeurs d'accomplir leur devoir dans un climat de tranquillité et de confiance en l'avenir", a indiqué le chef de l'Exécutif.