Marseille, la deuxième ville de France, a donné vendredi le nom d'un tirailleur algérien ayant participé à la libération de la ville en 1944, à une école auparavant baptisée Bugeaud, patronyme d'un colonisateur de l'Algérie. "Une école ne saurait ériger en modèle un bourreau des guerres coloniales. Nous ne pouvons ni l'expliquer ni le justifier à nos enfants", a précisé le maire de Marseille, Benoît Payan, en référence au maréchal Thomas Robert Bugeaud. "Il restera dans l'histoire comme l'officier qui a colonisé l'Algérie et forcé l'Emir Abdelkader à déposer les armes. Il mena une traque sauvage, sanglante, en brûlant des terres et des villages", a-t-il expliqué. L'édile a, en revanche, dressé un portrait élogieux du caporal Ahmed Litim, "un de nos libérateurs mort en héros à 24 ans, fauché par un obus allemand au pied de la basilique Notre-Dame de la Garde", édifice emblématique de la cité, dans la bataille de libération de Marseille, à la fin de la Seconde Guerre mondiale.