Sponsorisée par Djezzy, la kheïma au Hilton est un lieu convivial très prisé par les amateurs des qâadate. Retrouver les senteurs typiquement sahariennes et les couleurs envoûtantes du désert, agrémentées d'un thé bien de chez nos frères du Sud est possible. Même dans l'un des plus luxueux hôtels de la capitale ! Le Hilton restitue avec une précision d'orfèvre cette ambiance en ce mois sacré de ramadan. Sous une tente de 400 m2, ramenée tout droit des Ouled Naïl, les convives “divorcent” d'avec le faste de l'hôtel pour épouser un décor tout simplement féerique. La grande kheïma, cousue en une seule pièce, restitue fidèlement le décor typiquement du Sud fait de poufs, de canapés et autres tapis qui s'assemblent et se rassemblent grâce à la couleur ocre. L'hôtel Hilton vous invite, le temps d'une soirée, d'une veillée ramadanesque, de faire un crochet au Sud. Il vous rapproche de Timimoun sans que quitter la capitale. Le thé au charbon préparé par un “expert”, lui aussi venu de Djelfa, achève de vous assurer le dépaysement… in situ ! Les jeunes serveurs de l'établissement rivalisant de gentillesse et de professionnalisme sont aux petits soins… jusqu' au petit matin. On propose même des narguilés (ringuila) pour qui veut chatouiller ses narines et s'envoyer vers un ailleurs peut-être meilleur. Les veilleurs, essentiellement des jeunes couples, s'attablent autour de meïdat sur lesquelles le qalb elouz le dispute au dziriate et autres qanidlate. Ces gâteaux sont du reste le seul zeste algérois dans ce flamboyant décor des qâadate du Sud. Plus d'une centaine de personnes prennent place dans l'immense tente, épiant le DJ. 22h, le jeune Tall envoie la première variété d'airs endiablés de la hard music. Le déhanchement bat son plein, l'ambiance monte. Le Sud se rapproche petit à petit du Nord... La musique occidentale envahit la kheïma à pleins décibels ! La fête peut alors commencer. Pendant ce temps, le directeur de l'hôtel, Hocine Bernou, se fait un plaisir d'accueillir et orienter lui-même ses invités. Entre deux crochets dans le hall, il revient à la kheïma s'enquérir du confort des veilleurs. Il faut dire que pour la modique somme de 600 DA par personne, les soirées ramadanesques du Hilton sous la kheïma, bercées par les voix mélodieuses d'un Abdelkader Chaou, Hamidou et autres cheb Sid Ali, valent vraiment le déplacement. Au Hilton, les soirées sont longues, très longes. HASSAN MOALI