Déjà en pleine crise de métadinage ayant affecté d'immenses parcelles céréalières à Tiaret, une calamité due au stress hydrique, la campagne moissons-battages a accusé une perte de 139 000 ha. Ainsi, selon un responsable de la cellule de communication de la direction des services agricoles (DSA), un déficit important de 45% est attendu sur la production céréalière. Il a déclaré que sur 310 000 ha emblavés, seule une superficie de 171 000 ha sera moissonnée. Dans ce sillage, sur une production prévisionnelle de 4 030 000 q, la récolte réelle atteindra à peine les 2 200 000 q. Dès lors, la campagne moissons-battages, dont le coup d'envoi a été officiellement donné jeudi 10 juin à partir de la ferme pilote Chaouchaoua, concernera 90 800 ha de blé dur, 15 300 ha de blé tendre, 61 700 ha d'orge et 3 200 ha d'avoine, alors que la campagne labours-semailles a été marquée par des emblavures de 118 000 ha en blé dur, 30 000 ha en blé tendre, 157 000 ha en orge et 5 000 ha en avoine. Le directeur des services agricoles, le Dr Mahdi Touahria, a, lors des diverses rencontres organisées avec les responsables concernés (de la Chambre de l'agriculture, du Centre national de contrôle et de certification des semences (CNCC), de l'Institut technique des grandes cultures (ITGC)...), mis en évidence la nécessité d'une meilleure organisation afin de réussir la campagne moissons-battages et sauver ce qui reste des cultures. En outre, il a mis en exergue les politiques mises en application par l'Etat, visant l'intensification de la céréaliculture et orientées de manière prioritaire vers le segment de la production qui fait l'objet, depuis quelques années, d'incitations publiques importantes financées par les fonds publics. M. Touahria a promis de prendre des mesures immédiates à entériner par les pouvoirs publics en matière de lutte contre le business des céréales, qui a toujours pénalisé les agriculteurs qui consentent des efforts avérés pour la concrétisation et la réussite des programmes d'intensification céréalière (PIC) par la perversion des tarifs réels de ce produit livré au marché parallèle. Il a insisté sur la nécessité d'une maîtrise adéquate de la politique nationale ayant trait à la transaction céréalière, afin de mettre de l'ordre dans ce secteur névralgique de l'économie du pays. Par ailleurs, et pour revenir à la campagne moissons-battages, on a appris de la cellule de communication de la DSA que 61 points de stockage, pour une capacité totale de 2 877 000 q, sont mis à la disposition des céréaliers. SALEM REMANE