La conférence de Berlin 2, doit-on le souligner, intervient dans un contexte d'instabilité, où le processus politique est toujours confronté à des difficultés. Les Etats-Unis discutent avec certains des acteurs clés du conflit en Libye du retrait des forces étrangères en amont des élections présidentielle et législatives prévues en décembre prochain. Cette déclaration a été faite lundi par l'émissaire spécial américain pour la Libye, Richard Norland, qui a souligné que l'un des principaux enjeux du scrutin présidentiel était de mettre en place un gouvernement légitime, crédible et aux pleins pouvoirs afin qu'il puisse contraindre les acteurs étrangers à retirer leurs soldats de Libye. "Ce sera un développement très important (...) mais nous ne suggérons pas qu'il faille attendre l'année prochaine pour tenter d'effectuer des progrès", a-t-il dit à la veille de la conférence sur la Libye, qui se tiendra mercredi à Berlin et à laquelle participera le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken. "Des négociations sont en cours avec certains des acteurs clés afin de tenter de retirer certains des mercenaires, des combattants étrangers", a ajouté Richard Norland. L'affirmation de l'émissaire américain survient à deux jours de la conférence internationale sur la paix en Libye qui aura, en outre, à faire le point sur le processus politique engagé depuis la première conférence qui a conclu notamment à un cessez-le-feu, à débattre aussi des importants dossiers des élections et les mercenaires. Berlin 2 se veut "une occasion pour la communauté internationale d'aider le peuple libyen à progresser", et à réaffirmer le soutien au gouvernement d'unité nationale qui aura pour principale tâche de préparer les élections nationales du 24 décembre de cette année. L'envoyé spécial des Etats-Unis a souligné que Washington cherchait "une Libye unie, stable et souveraine, sans ingérence étrangère, un Etat capable de lutter contre le terrorisme sur son territoire", en évoquant l'entraînement et l'acquisition d'armes à feu par des groupes rebelles tchadiens en Libye avec l'aide de la société mercenaire russe Wagner Group. Ces déclarations s'imbriquent sur celles qui ont été faites par le chef du commandement des Etats-Unis pour l'Afrique (Africom), le général Stephen Townsend, et le chef d'état-major de l'armée libyenne, le lieutenant-général Mohamed El-Haddad, suite à une rencontre à Tripoli, où ils ont souligné la nécessité du retrait immédiat des forces étrangères de Libye. En route pour la conférence de Berlin 2, Rosemary A. DiCarlo, secrétaire générale adjointe des Nations unies aux affaires politiques et à la consolidation de la paix (UNDPPA), a également souligné l'ambition de l'organisation onusienne à consolider les progrès réalisés suite au cessez-le-feu dans ce pays – y compris le respect de l'embargo sur les armes et le retrait des mercenaires, la feuille de route politique et les élections. Cette conférence internationale doit souligner "le retrait immédiat des mercenaires étrangers de Libye et l'appui ferme aux autorités", selon le projet de texte final de la réunion divulgué par l'agence diplomatique italienne Nova. La même source précise que le projet de communiqué final se compose de six parties (introduction, sécurité, processus politique, réforme économique et financière, respect du droit international humanitaire et des droits de l'homme), mais il pourrait subir des changements. La conférence de Berlin 2, doit-on le souligner, intervient dans un contexte d'instabilité, où le processus politique est toujours confronté à des difficultés. La majeure partie du territoire est toujours sous le contrôle de groupes armés locaux, les grandes puissances étrangères n'ont pas retiré leurs combattants du front et des désaccords persistent entre les différentes parties au sujet de la gestion des ressources économiques de la Libye. La conférence se tient à l'invitation du ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas et du secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, et la présence de hauts représentants des gouvernements de, entre autres, l'Algérie, l'Egypte, la France, l'Allemagne, l'Italie, la Russie, la Turquie, les Emirats arabes unis et les Etats-Unis, outre les représentants des Nations unies, de l'Union africaine, de l'UE et de la Ligue des Etats arabes.