À quelques jours de la deuxième conférence de Berlin sur la Libye, les Etats-Unis et leurs partenaires occidentaux déploient leur poids diplomatique pour la réussite de ce rendez-vous, censé mener à la stabilité et à faire aboutir le processus politique en cours dans le pays. En tournée européenne, le secrétaire d'Etat commencera à Berlin par participer mercredi à la deuxième conférence internationale sur la paix en Libye, qui espère retrouver une certaine stabilité après une décennie de conflit avec des élections prévues pour décembre, a annoncé vendredi la diplomatie américaine dans un communiqué. Jeudi, le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, a réaffirmé le plein soutien des Etats-Unis à la stabilité et à la sécurité de la Libye, réitérant "son souci de travailler avec des partenaires internationaux pour réussir les élections générales prévues le 24 décembre prochain", indique le ministère des Affaires étrangères libyen sur sa page facebook. Au cours d'une conversation téléphonique avec son homologue libyenne Najla Al-Mangoush, M. Blinken a discuté, en outre, "des préparatifs en cours pour la convocation de la conférence de Berlin 2 sur la Libye prévue le 23 juin courant", ajoute la même source. Pour sa part, la cheffe de la diplomatie libyenne, Najla Al-Manqoush, a souligné "l'importance du soutien des Etats-Unis à l'initiative libyenne pour l'instauration de la stabilité et l'aboutissement du processus politique en cours", indiquant que "la première mouture de ladite initiative sera présentée au cours de la conférence de Berlin 2". Mme Al-Mangoush a confirmé, à ce propos, "la volonté du Conseil présidentiel et du gouvernement d'unité nationale de mettre en œuvre cette feuille de route". Cette deuxième conférence internationale de la paix survient dans un contexte d'incertitudes en Libye, où l'exécutif national unifié nécessite un soutien international afin de consolider un cessez-le-feu toujours fragile. Aussi, les efforts seront axés sur les mesures visant à unifier les forces de sécurité dans ce pays, mais aussi à obtenir le départ des forces étrangères et des mercenaires. Dans ce sillage, le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, qui s'est félicité vendredi d'un "cessez-le-feu verbal" entre Paris et Ankara, a réclamé des gestes concrets du président turc, Recep Tayyip Erdogan, s'agissant notamment de la Libye. Après des mois de tension, le président français, Emmanuel Macron, et son homologue turc se sont rencontrés lundi à Bruxelles dans "un climat apaisé", s'engageant notamment à "travailler ensemble" sur la Libye et la Syrie, selon Paris. La France et de nombreux pays réclament le départ des militaires étrangers et des mercenaires – estimés à 20 000 fin 2020 par l'ONU – déployés en Libye afin de conforter les espoirs de paix qui se sont esquissés ces derniers mois dans ce pays. Il s'agit notamment de troupes turques et de mercenaires syriens déployés par la Turquie, ainsi que des mercenaires du groupe privé russe Wagner. "Là il y a eu un peu d'ouverture. Nous allons commencer à travailler avec les Turcs sur la question libyenne, en particulier sur les milices, parce qu'ils sont quand même des adeptes de la diffusion des milices en Libye", a relevé M. Le Drian.