Le Conseil économique, social et environnemental (Cnese) a demandé la suppression du Conseil national des investissements (CNI) considéré comme un véritable "outil bureaucratique". Son président, Rédha Tir, préconise la nécessité de faire un toilettage des lois qu'il qualifie de "toxiques". Le président du Conseil économique, social et environnemental (Cnese), Rédha Tir, a indiqué jeudi dernier que l'Algérie développe des politiques incitatives à mêmes d'attirer les investissements étrangers (IDE) dans une approche gagnant-gagnant et en respectant les lois de la République. "L'Algérie a toutes les chances de rivaliser avec les autres pays qui ambitionnent d'attirer les grandes puissances économiques mondiales qui envisagent la délocalisation de leurs industries à la suite des problèmes qu'elles ont connus en raison de la pandémie de Covid-19", a déclaré M. Tir. Notre pays, argue-t-il, dispose d'atouts, tels que sa position stratégique, la richesse de ses ressources humaines et naturelles, ainsi que son climat favorable. Cela passe, a-t-il nuancé, par une diversification économique réelle. Selon lui, des efforts ont été consentis pour lever tous les obstacles qui freinent l'attrait des IDE et la réalisation de ceux projetés par les investisseurs nationaux. Il a cité, notamment, la bureaucratie. "Il faut réduire impérativement la distance entre l'administration et l'opérateur", suggèrera-t-il à ce propos. Le Cnese, a-t-il annoncé, a demandé aux pouvoirs publics la suppression du Conseil national des investissements (CNI) considéré comme un véritable "outil bureaucratique" et l'ouverture du champ aux opérateurs et aux professionnels pour qu'ils puissent réaliser leurs projets. Il a également mis l'accent sur la nécessité de faire un toilettage des lois qu'il a qualifiées de "toxiques". Des actions ont, d'ores et déjà, été enclenchées dans ce sens, a-t-il affirmé, en rappelant la nouvelle mouture de la loi sur le commerce qui sera présentée, le code civil ayant trait aux contrats et aux garanties sur lesquels le gouvernement a planché, le code de l'investissement qui connaîtra une refonte profonde ou encore le code de la monnaie qui sera, pour sa part, révisé. Rédha Tir, a évoqué l'abrogation de la règle 51/49 régissant les IDE, maintenue seulement pour les activités relevant des secteurs stratégiques qui, selon lui, "s'avère être une opportunité pour la création des joint-ventures dans l'optique d'insuffler une énergie nouvelle à l'économie nationale". L'amélioration du climat des investissements en Algérie permet aux entreprises de "créer des synergies en mettant en commun leurs compétences et leur savoir-faire technologiques tout en réduisant les coûts et limitant les risques d'accès aux marchés", a-t-il souligné dans son intervention au cours du séminaire thématique sur "la création des joint-ventures à la lumière de la suppression de la règle 51/49", organisé par le Cnese, jeudi, à l'Ecole supérieure d'hôtellerie et de restauration. Interrogé sur le climat des affaires en Algérie et le classement du Doing Business, Rédha Tir a tenu à préciser que ce dossier est désormais géré officiellement par le Cnese. "Nous avons demandé à la cellule qui s'occupe du Doing Business de la Banque mondiale une refonte de la méthodologie et la liste des contributeurs algériens qui répondent aux questionnaires de la BM", a-t-il relevé. Il faut que cette institution, a-t-il ajouté, "accorde plus d'importance aux points positifs constatés en Algérie sur les différentes dimensions du Doing Business, les douze, partant de la création de l'entreprise jusqu'à la fermeture du projet. Nous avons beaucoup d'atouts que nous sommes en train de mettre en valeur. Nous connaîtrons beaucoup de surprises concernant le classement de l'Algérie prochainement". Les joint-ventures, qui seront ainsi créées après l'abrogation de la règle 51/49, insuffleront, a expliqué le président du Cnese, une "énergie nouvelle à l'économie nationale, dans les secteurs financier, industriel, agricole, touristique ou autres et assureront un transfert de technologie ainsi que des financements directs". Présent à cette rencontre, le ministre conseiller à l'ambassade d'Allemagne, Andreas Fiedler, a estimé que la suppression de la règle 51/49 se veut un "signal que les entrepreneurs allemands et étrangers attendaient depuis longtemps". L'Allemagne compte, a-t-il signifié, renforcer sa présence en Algérie dans le domaine de l'industrie pharmaceutique et mécanique, outre le développement, durant les trois à cinq prochaines années, d'un grand projet dans l'hydrogène vert pour le marché algérien et l'exportation vers l'Europe.