Alors que le secrétaire général du FLN Baâdji Abou El-Fadhl se trouvait à la présidence de la République dans le cadre des consultations visant à former le prochain gouvernement, ses adversaires étaient réunis à Blida pour tenter, une nouvelle fois, de le destituer. Estimant que l'actuel secrétaire général du FLN est "illégitime" depuis novembre dernier conformément aux statuts du parti, au moins "119 membres du comité central" de l'ancien parti unique se sont réunis, hier à Blida, pour créer une "coordination nationale pour la sauvegarde du FLN". Le coordinateur de ce groupe, Mohamed Issad, a révélé que l'objectif de la rencontre était de "remettre le FLN sur les rails". Pourquoi ? L'ancien mouhafedh de Blida, destitué par l'actuel premier responsable du parti, énumère les griefs retenus contre Abou El-Fadhl Baâdji. En plus d'être "illégitime", le chef du FLN est accusé d'avoir "ramené des personnes extérieures au FLN" pour les placer sur les listes électorales. "Le FLN a perdu ces élections. Nous étions majoritaires dans l'ancienne Assemblée et aujourd'hui, nous n'avons obtenu que 98 sièges", s'insurge le militant du FLN qui réclame la tenue d'un "congrès ordinaire pour sortir avec une direction légitime". Mais dans le registre des griefs retenus contre le responsable du parti, on trouve également "la prise unilatérale de décisions" de la part de l'actuel secrétaire général. Une accusation que partage également Tahar Kaïs, mouhafedh d'Aïn M'lila qui reproche au secrétaire général du FLN de "puiser sa légitimité" hors de la base militante du parti. "Il parle au nom de la présidence de la République alors que personne ne lui a demandé de le faire", s'insurge-t-il. Lors d'une récente sortie médiatique, Abou El-Fadhl Baâdji avait affirmé que ses détracteurs s'activaient parce qu'ils "ne font plus partie du FLN". "Nous ne sommes pas salariés chez lui pour nous exclure", répond Mohamed Issad. Ce dernier et les militants qui sont avec lui comptent aller plus loin : ils vont tenter de prendre possession du siège du parti. "Si l'actuelle direction ne veut pas céder sa place, il y a suffisamment de bureaux pour permettre à tout le monde de servir le parti", ironise Tahar Kaïs. Ali B.