Le dernier communiqué de presse de la cellule de communication de la sûreté de wilaya d'Oran sur l'interpellation de 53 personnes dans une boîte de nuit sur la corniche oranaise braque les projecteurs sur l'insouciance, pour ne pas dire l'inconscience de certaines personnes devant le danger de la pandémie. L'opération coup-de-poing de la brigade de recherche et d'intervention a permis d'investir les lieux et d'arrêter les personnes qui s'y trouvaient, dont six ont été placées en garde à vue. Les chefs d'accusation allant de la mise en danger de la vie d'autrui à atteinte à la santé publique en passant par le non-respect des mesures du confinement rappellent la légèreté avec laquelle certains traitent le danger des contaminations à Oran. Alors qu'il ne fait aucun doute quant à l'augmentation des cas positifs, il suffit de faire un tour dans la ville et les communes avoisinantes pour s'apercevoir que toutes les précautions et les gestes barrières, rappelons-le encore en vigueur, ne sont plus qu'un souvenir. La population locale a cette fausse et dangereuse idée que le danger du coronavirus est derrière elle et une certaine euphorie s'est emparée d'elle, lui faisant oublier les mesures de sécurité les plus élémentaires. Le port de la bavette semble révolu et la distanciation sociale n'est plus d'actualité, alors que ces derniers jours, la wilaya d'Oran enregistre une moyenne d'un décès par jour et 35 à 40 nouveaux cas de contamination quotidienne. Cette baisse de la garde s'explique par ce faux sentiment de sécurité, l'effet domino engendré par le nombre sans cesse grandissant de ceux qui ne respectent plus les gestes barrières et par une relative absence de l'autorité publique. Cette situation risque d'empirer, prévient un médecin, pendant la saison estivale où le semblant de retour à la vie normale sans les mesures de protection peut faire exploser les chiffres des contaminations. Par ailleurs, peu d'engouement pour les campagnes de vaccination. À ce sujet, la wilaya d'Oran a reçu un total de 45 000 doses de vaccins anti-Covid-19, et jusqu'au 20 juin, plus 33 000 personnes ont déjà été vaccinées avec les deux doses. Aussi, il y a lieu de rappeler que depuis le 6 juin dernier, un chapiteau médical a été dressé sur la place Tahtaha, à M'dina J'dida, pour vacciner les gens. En un peu plus de deux semaines, 1 090 personnes s'y sont fait vacciner, alors que toutes les polycliniques de la wilaya sont dotées d'une unité de vaccination. Selon la Direction de la santé, de nouveaux chapiteaux pourraient être aménagés dans les communes côtières pour accueillir, à partir du 1er juillet prochain, un grand nombre d'estivants sur les plages. SAïD OUSSAD