Le procès en appel de l'islamologue Saïd Djabelkhir ne s'est pas tenu hier à la cour d'appel d'Alger. Le juge a décidé de renvoyer le procès au 28 septembre prochain, pour cause d'absence de la partie plaignante. Le chercheur Saïd Djabelkhir fait face à une plainte déposée contre lui par un enseignant d'informatique à l'université de Sidi Bel-Abbès. Poursuivi en vertu de l'article 144 bis 2 du code pénal, Djabelkhir est ainsi accusé de "moquerie à l'égard des sciences de la religion et des rites islamiques". L'article en question stipule que "quiconque offense le Prophète, les Envoyés de Dieu, le dogme ou les préceptes de l'islam est passible de 3 à 5 ans de prison ou d'une amende allant de 50 000 à 100 000 DA". Cette accusation concerne tout écrit, dessin, déclaration ou tout autre moyen à travers lequel ce qui est qualifié d'offense est exprimé. En première instance, Saïd Djabelkhir avait été condamné à 3 ans de prison ferme et 50 000 DA d'amende. Le procès n'a pas manqué de susciter des réactions tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays. D'aucuns ont dénoncé une "grave atteinte" à la liberté de pensée, mais surtout "une remise en cause dramatique de la liberté de recherche". Si le collectif de la défense s'était montré très à l'aise dans sa mission de déconstruction des arguments du plaignant, les avocats de ce dernier ont mis l'accent sur "une offense" que Djabelkhir aurait commise à l'endroit de ceux qui le suivent sur sa page Facebook. Ce même argument a été mis en avant par le plaignant lui-même qui avait annoncé devant la juge en première instance que "les écrits de Djabelkhir sont un danger du fait que beaucoup de monde le suivent sur les réseaux sociaux" et que ces mêmes écrits "l'ont touché dans son amour-propre".