Plus de quinze jours du mois sacré sont déjà passés ! Ce dernier demeure un mois de pardon, de piété et de solidarité mais aussi et surtout de travail, de dynamisme et d'activité, notamment dans les grands centres urbains. Contrairement à Aïn Beïda et Aïn Mlila, deux villes où l'activité commerciale crée une réelle dynamique, même durant le ramadan, le chef-lieu de wilaya présente une particularité tout autre quant à son quotidien ramadanesque. En effet, tôt le matin, n'était la présence des écoliers, étudiants et lycéens, qui animent quelque peu les rues et les avenues du chef-lieu, Oum El Bouaghi serait une ville morte. Aucun commerce n'est ouvert à cette heure-ci (exception faite pour les buralistes), pas même ceux de l'alimentation générale dont les ménagères et des pères de famille peuvent avoir besoin pour leur progéniture qui ne jeune pas. Plongée dans sa torpeur, la cité ne commence à s'animer que vers 10h30, voire 11h, au moment où les pseudo-commerçants squattent les rues et les trottoirs pour s'adonner à l'informel avec des prix qui laissent, parfois, perplexe le consommateur, contraignant ainsi de nombreux habitants du chef-lieu de wilaya à faire une virée vers Aïn Beïda pour faire des emplettes à moindre coût. Certes, les mosquées affichent complet en raison de l'augmentation du nombre de fidèles en ce mois sacré, cependant, l'animation dans les rues et quartiers demeure au ralenti. Ce n'est que l'après-midi que la ville retrouve une animation digne de ce nom dans les rues commerçantes de Morizot-Marché, 1er Novembre, cité Casorec où les cris des vendeurs à la sauvette de persil, m'qatfa… et autres se mêlent au ronflement des moteurs et klaxons, créant un brouhaha que les jeunes en quête de “passer le temps”, comme on dit, supportent tant bien que mal, d'autant plus que ce décor est exacerbé parfois par des altercations et rixes éclatant entre jeûneurs de temps à autre pour une simple galette ou une demi-livre de zlabia. Au fur et à mesure que l'heure du f'tour approche, la cité est désertée peu à peu jusqu'à l'appel du muezzin pour la prière du maghreb. Après le f'tour, ce sont plutôt les mosquées qui ne désemplissent pas durant l'afflux des fidèles pour la prière des tarawih. Après quoi, commencent les échanges de visites familiales ou des veillées tardives réunissant voisins, parents et autres autour de confiseries, café et thé, permettant de renouer avec les devinettes dans la convivialité au moment où les cafés maures ne désemplissent pas d'amateurs de dominos, cartes… K. M.