Cultivée depuis les années quarante dans la commune de Sfisef (ex-Mercier-Lacombe), à 39 km à l'est du chef-lieu de wilaya, où il fut implanté une unité de production de sucre, puis abandonnée en 1980, la culture de la betterave sucrière vient de connaître un nouvel essor avec des essais réalisés par les techniciens agronomes de l'Institut technique des cultures maraîchères et industrielles (ITCMI) avec la plantation de trois de variétés, à savoir Mohican, Bernache et Turbata, sur trois parcelles élémentaires de 100 m2 chacune, a déclaré à Liberté Zoubir Haddou, directeur de l'ITCMI de Sidi Bel-Abbès. Selon Mme Mama Guellil, ingénieur agronome à l'ITCMI, la réintroduction de cette culture betteravière a été décidée par le ministère de l'Agriculture et du Développement rural, tout en tenant compte des conditions édapho-climatiques pour un bon rendement de cette culture. "Donc, l'objectif de cette expérimentation vise aussi le développement de cette filière agricole, surtout pour ce qui est du développement de l'industrie de transformation et ce, vu son importance et sa capacité à contribuer à réduire la dépendance aux hydrocarbures. D'autant plus que son taux de sucre qui a été analysé au niveau du laboratoire d'Annaba se situe entre 17 et 19% et entre 23 et 24% à El-Oued et peut-être il sera un peu plus pour la betterave qui est produite à Sidi Bel-Abbès", a-t-elle indiqué. S'agissant de la période optimale des semis, afin d'assurer un parfait développement de la plante de la betterave sucrière et notamment la racine, notre interlocutrice a expliqué qu'il y a deux périodes de plantation en octobre et février : "Pour l'instant la betterave a déjà formé la racine et son poids varie entre 5 et 6 kg. Quant au rendement attendu, il est estimé à 50 t/h. Pour ce qui est de notre essai au niveau de l'ITCMI, les graines de betterave ont été semées à la mi-février et pour l'instant son cycle n'est pas encore terminé car il prend huit mois, soit 255 jours environ." Quant à la qualité de ces graines, l'ingénieur agronome a précisé qu'elles sont enrobées et d'un diamètre qui ne dépasse pas les 2 mm. En plus, elles résistent aux insectes et aux maladies cryptogamiques qui infectent cette culture. Et d'ajouter en ce sens : "Pour ce qui est des maladies qui affectent le tubercule, notamment les feuilles et les racines, et qui peuvent menacer la culture, il y a surtout les attaques de mouches, notamment la mineuse et la pégomyie, qui sont ravageuses, ainsi que les maladies cryptogamiques. Donc, pour faire face à ces agressions, il y a un suivi phytosanitaire pour éviter la déperdition des feuilles du tubercule." Interrogée sur les perspectives d'investissement dans cette filière, Mme M. Guellil a fait savoir que "c'est un premier essai et on a déjà commencé à le faire connaître aux agriculteurs à travers des journées de vulgarisation dans le but de les encourager à opter pour cette culture afin de la réintégrer dans la wilaya de Sidi Bel-Abbès et d'éviter l'importation. On espère aussi la réouverture de l'unité de production de sucre de Sfisef." A. BOUSMAHA