Le ministère iranien des Renseignements a annoncé que des membres d'une cellule armée qui aurait collaboré avec le Mossad (les services secrets israéliens) ont été arrêtés. Le ministère iranien des Renseignements a affirmé avoir arrêté des "agents" travaillant pour le Mossad et saisi des armes destinées à être utilisées lors d'émeutes, alors que des manifestations ont lieu dans le pays depuis plusieurs semaines. Le 27 juillet, le ministère iranien des Renseignements a annoncé que des membres d'une cellule armée qui aurait collaboré avec le Mossad (les services secrets israéliens) ont été arrêtés. Ceux-ci auraient prévu de provoquer des violences lors de manifestations se déroulant en Iran. Un responsable du ministère a déclaré à l'agence de presse iranienne Fars que ces membres présumés d'un "réseau d'agents du service d'espionnage du régime sioniste" avaient été arrêtés après être entrés "par la frontière ouest du pays". Ils auraient, selon la même source, eu en leur possession une importante cargaison d'armes et de munitions. Le fonctionnaire n'a pas donné de détails sur le nombre de personnes arrêtés ni sur la nationalité des personnes arrêtées, mais il a insisté sur le fait que les suspects agissaient en coopération avec le Mossad. Toujours selon cette source iranienne, parmi les armes saisies se trouvaient des pistolets, des grenades, des fusils d'assaut AK-47, des fusils de chasse, et des munitions. Ces armes auraient été introduites en Iran pour être utilisées pour "des émeutes urbaines et pour des assassinats". Cette annonce intervient après plusieurs semaines de manifestations en Iran contre les pénuries d'eau dans le sud-ouest du pays, causées par une grave sécheresse. Les troubles ont fait au moins quatre morts parmi les manifestants, et les responsables iraniens ont accusé des "opportunistes" et des "émeutiers" d'avoir tiré sur la foule et sur des forces de sécurité lors des manifestations. L'Iran impute régulièrement la violence lors de manifestations à ses ennemis, principalement les Etats-Unis, Israël, ainsi que les Moudjahidine du peuple (MEK), un groupe d'opposition en exil interdit depuis 1981, considéré par Téhéran comme un "groupe terroriste". Le ministère des Renseignements a également affirmé qu'Israël avait eu l'intention de commettre des "actes de sabotage" lors de l'élection présidentielle iranienne qui s'est déroulée mi-juin. Les forces de sécurité du pays auraient empêché ces activités et ont, selon les mots du représentant du ministère, "porté un coup au réseau terroriste du Mossad". Il a également remercié les Iraniens pour leur "vigilance constante", tout en exhortant le peuple à se méfier de toute "offre suspecte", en particulier si elle est faite en ligne. Téhéran accuse depuis longtemps les services de renseignement israéliens de mener des activités malveillantes sur le territoire iranien dans le but de porter atteinte à la stabilité du pays et de nuire à son programme nucléaire : les deux incidents ayant touché le site nucléaire de Natanz en juillet 2020 et en avril 2021, ainsi que l'assassinat en novembre 2020 d'un scientifique de premier plan du programme nucléaire iranien, Mohsen Fakhrizadeh, ont été liés au Mossad par des responsables iraniens. Le gouvernement israélien n'a quant à lui ni revendiqué ni nié sa responsabilité dans ces événements. Le guide suprême iranien dont le pays est engagé dans des discussions pour relancer l'accord sur le nucléaire, a recommandé de ne pas faire confiance à l'Occident L'expérience avait montré que faire confiance à l'Occident ne fonctionnait pas, au moment où Téhéran est engagé dans des discussions internationales pour relancer l'accord sur le nucléaire et se prépare à l'arrivée au pouvoir d'un nouveau président, a-t-il déclaré. R. I.