L'Iran a organisé, hier, à Téhéran des obsèques officielles pour son savant nucléaire Mostafa Ahmadi Roshan, dont l'assassinat a exacerbé les tensions entre Téhéran et les pays occidentaux, ont rapporté les médias iraniens. Les obsèques ont lieu après la prière du vendredi, dirigée par l'ayatollah Mohammed Emami Kashani, avant la mise en terre du scientifique nucléaire dans un cimetière du nord de Téhéran, a rapporté le site de la télévision d'Etat. Mostafa Ahmadi Roshan a été tué mercredi dans l'explosion d'une bombe magnétique placée sur sa voiture en plein centre de la capitale, un attentat que l'Iran a imputé aux Etats-Unis et à Israël. Trois autres scientifiques, dont deux impliqués dans le programme nucléaire, ont été assassinés dans des actions similaires en Iran depuis janvier 2010. Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a accusé les services de renseignements américains et israéliens d'être derrière l'attentat et a promis "de punir ceux qui ont commis ce crime". "Cet assassinat lâche, dont les auteurs n'oseront jamais (...) accepter la responsabilité, a été commis comme les autres crimes, avec la planification ou le soutien des services de renseignements de la CIA et du Mossad" (services secrets israéliens), a déclaré l'ayatollah Khamenei, dans un message de condoléances à la famille du scientifique. Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, qui vient d'achever une tournée en Amérique latine, a quant à lui promis que son pays "résistera" aux pressions et aux "insultes" de l'Occident sur son programme nucléaire. "Le nucléaire est une excuse politique. Tout le monde sait que l'Iran ne cherche pas à fabriquer des bombes atomiques", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à Quito, ajoutant: "le problème posé par l'Iran n'est pas son programme nucléaire. Le problème est posé par son progrès et son indépendance". Des journaux conservateurs iraniens avaient appelé plus tôt à des "représailles" contre Israël. Dans le même temps, le président du parlement iranien, Ali Larijani, a affirmé que l'Iran était "prêt" à reprendre des négociations avec le groupe 5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne et Allemagne) "sur son programme nucléaire pacifique". L'ambassadeur d'Iran auprès de l'ONU a demandé, mercredi, au Conseil de sécurité de condamner l'attentat "dans les termes les plus forts". Selon lui, il y a "des preuves évidentes que certains intérêts étrangers sont derrière ces assassinats" destinés "à perturber le pacifique programme nucléaire iranien". A la mi-décembre, lors de manœuvres navales, l'Iran a menacé de fermer ce détroit stratégique pour le trafic maritime pétrolier international avant de revenir sur ses menaces.