À l'image du reste de l'année, pauvre en divertissements et en activités culturelles, le mois sacré n'a pas fait exception à la règle et les quartiers de la ville veillent depuis le début du jeûne sur un seul rythme, à savoir la monotonie et le marasme. En effet, malgré les animations culturelles qui ont démarré en retard et avec un programme concocté à la hâte, il y a lieu de signaler qu'aucun spectacle n'a été prévu au préalable pour cette occasion. Les mélomanes et les amateurs continuent à faire les frais d'une flagrante absence d'animation. Pourtant, à Sidi bel-Abbès, ce ne sont pas les pôles culturels qui manquent et qui, d'habitude, drainaient des foules lors des différentes manifestations. Pour faire face à ce vide, les citoyens de la ville n'ont que les artères pour déambuler sous les lampadaires au gré des discussions amicales, des cafés et bars reconvertis en salle de jeux pour d'interminables jeux de loto, et les cybercafés pour les plus nantis qui s'adonnent à cœur joie aux voyages virtuels à travers le monde et ce, jusqu'à une heure tardive de la nuit. “Nous qui sommes habitués à vivre dans l'ambiance musicale, nous ne comprenons rien à ce qui se passe après la rupture du jeûne. Pas la moindre veillée depuis le début de ramadan et pourtant notre ville dispose de tous les moyens matériels et elle est notoirement connue par ses artistes et musiciens”, nous dira un jeune exaspéré par l'attitude des responsables et des élus en charge de la culture et de la jeunesse. Et d'ajouter : “Sincèrement, ils ne font rien pour créer l'animation à travers les quartiers.” Par ailleurs, s'agissant du programme d'activités “expédié” huit jours après le début du mois sacré et qui concerne à la fois le chef-lieu et certaines daïras, il se résume en la présentation de quelques pièces théâtrales : trio Tahadi Battal 2004, les nouvelles productions Kaddour et Juliette du Trsba et Attention au chien de la troupe El Harf de l'université Djillali-Liabès. Quant aux soirées musicales, le Trsba qui, rappelons-le, pour cette période de grandes sollicitations, a suspendu les travaux de réfection de la salle de spectacles, verra défiler une pléiade de vedettes notamment, A. Meskoud, Nadia Benyoucef, Zineddine Bouchâala, Hadj Ghaffour, le rappeur Chawki et le duo Brahim-B. Bensaïd pour les chansons âouroubi. À cela s'ajoutent des séances cinéclub avec le film culte Les temps modernes de Charlie Chaplin, Errissala de M. Akkad et un documentaire intitulé Frères, frères et ce, à l'occasion de la Journée de l'immigration. En somme, au rythme où vont les choses, on peut dire qu'à Sidi Bel-Abbès ce mois sacré a perdu tous son charme d'autrefois. B. Aziz