Le Mozambique a contesté la décision du président de la commission de l'Union africaine (UA), Moussa Faki, d'accorder à Israël le statut d'observateur auprès de l'organisation panafricaine, qualifiant cette démarche de question sensible qui doit être précédée de consultation des Etats membres. "Le gouvernement du Mozambique a pris acte avec appréhension de la décision du président de la commission de l'UA, étant une question sensible, elle exige au préalable consultation des Etats membres, avant que la décision ne soit prise, procédure qui n'a pas été observée", indique un communiqué de l'ambassade du Mozambique en Ethiopie, rendu public récemment. Le gouvernement du Mozambique note également que "la décision a été prise à un moment où les circonstances ayant conduit à la perte du statut d'observateur (au sein de l'Organisation de l'unité africaine, OUA) par d'Israël en 2002 et l'échec de ses demandes ultérieures en 2013, 2015 et 2016, prévalent sans changement, et l'occupation de la Palestine et la violation systématique des droits de l'homme du peuple palestinien par Israël se poursuivent, ce qui est contraire aux principes inscrits dans la acte constitutif de l'Union africaine", souligne-t-on dans le même communiqué. À cet égard, Maputo "conteste la décision d'accorder l'accréditation à Israël prise par le président de l'instance de l'UA, et prie instamment la commission d'adhérer aux bonnes procédures en renvoyant l'affaire à la prochaine session ordinaire du conseil exécutif pour délibération". Il est à rappeler à ce propos que l'Algérie est parvenue, par voie diplomatique, à introduire la décision du président de la commission de l'UA à l'ordre du jour du prochain conseil exécutif de l'UA, pour statuer sur les réserves exprimées par des Etats membres ayant rejeté l'adhésion de l'entité sioniste à l'organisation continentale. L'Algérie a été la première à répondre à la décision de Moussa Faki, et ce, en cohérence avec ses positions soutenant la légalité internationale et la défense du droit des peuples opprimés à l'autodétermination. Et les réactions des pays africains ayant rejeté cette décision se sont succédé. Sept délégations permanentes auprès de l'UA à Addis Abeba ont exprimé leur rejet dans une note. Neuf autres pays africains, avec à leur tête l'Afrique du Sud, ont exprimé leur indignation suite à cette décision "injuste et injustifiée". Pour sa part, la République arabe sahraouie démocratique (RASD) a affirmé, jeudi dernier, que la décision prise par Moussa Faki "a ignoré totalement l'intérêt suprême de l'Organisation africaine et des avis et des préoccupations connus de ses Etats membres". La RASD a souligné dans un communiqué que son objection à cette décision "est intervenue à l'image de l'opposition de plusieurs Etats membres de l'UA". Même avant la note des sept pays africains, les ambassades de la Jordanie, du Koweït, du Qatar et du Yémen ainsi que la représentation de la Ligue arabe à Addis Abeba ont exprimé leur solidarité avec les sept ambassades en ce qui concerne cette question.