La décision de Moussa Faki «d'inscrire les réserves exprimées par les Etats membres de l'UA concernant cet accord à l'ordre du jour du prochain Conseil exécutif de l'UA» intervient suite à la position de l'Algérie. Elle précise que «cette décision, prise sans le bénéfice de larges consultations préalables avec tous les Etats membres, n'a ni la vocation ni la capacité de légitimer des pratiques et comportements dudit nouvel observateur. Ce sont là des pratiques totalement incompatibles avec les valeurs, principes et objectifs consacrés dans l'Acte constitutif de l'Union africaine». «La récente décision du président de la Commission de l'Union africaine (UA), d'accueillir un nouvel observateur qui relève de ses prérogatives administratives n'est pas de nature à altérer le soutien constant et actif de l'organisation continentale à la juste cause palestinienne», a écrit le ministère algérien des Affaires étrangères, soulignant que «les modes de fonctionnement de l'UA ne permettent aucune possibilité pour les quatre-vingt-sept Etats observateurs extra-africains d'influencer les positions de l'Organisation continentale, dont la détermination est la compétence exclusive de ses Etats membres». L'Algérie a été la première à répondre à la décision de Moussa Faki, et ce, en cohérence avec ses positions soutenant la légalité internationale et la défense du droit des peuples opprimés à l'autodétermination. Par la suite, les réactions des pays africains ayant rejeté cette décision ont succédé. Sept délégations permanentes auprès de l'UA à Addis-Abeba ont exprimé leur rejet dans une note. Neuf autres pays africains, avec à leur tête l'Afrique du Sud, ont exprimé leur indignation suite à cette décision «injuste et injustifiée». Pour sa part, la République arabe sahraouie démocratique (RASD) a affirmé jeudi dernier que la décision prise par Moussa Faki «a ignoré totalement l'intérêt suprême de l'Organisation africaine et des avis et des préoccupations connues de ses Etats membres», soulignant la nécessité d'aborder cette question comme priorité au vu de ses répercussions juridiques et politiques à long terme pour l'UA, ses politiques et positions sur les questions régionales et internationales. Rejeté en 2013, 2015 et 2016 Son objection à cette décision «est intervenue à l'image de l'opposition de plusieurs Etats membres de l'UA, sachant que l'UA avait précédemment examiné la demande d'adhésion d'Israël en tant que membre observateur à l'UA, une demande qui a été rejetée en 2013, 2015 et 2016». Même avant la note des sept pays africains, les ambassades de la Jordanie, du Koweït, du Qatar et du Yémen, ainsi que la représentation de la Ligue arabe à Addis-Abeba ont exprimé leur solidarité avec les sept ambassades en ce qui concerne cette question. Suite aux efforts soutenus visant à «revoir» la décision du président de la Commission de l'UA, ainsi que la programmation d'une séance à cet effet, l'Algérie a de nouveau prouvé qu'elle demeure fidèle à ses principes inaliénables en soutien aux peuples coloniaux, au moment où le Maroc ne cesse d'établir des relations de normalisation avec l'entité sioniste en œuvrant à lui conférer la qualité d'observateur près de l'UA. R. I.