Pour le parti de Louisa Hanoune, les images diffusées à l'ENTV "risquent d'influer sur le cours de l'enquête, alors qu'elle n'est qu'à ses débuts". Le Parti des travailleurs est fortement préoccupé par les récents développements dans le pays, qu'il juge d'une "extrême gravité". Hier, et à l'issue de la réunion du secrétariat permanenent de son bureau politique, convoquée à cet effet, le parti de Louisa Hanoune a considéré que l'assassinat de Djamel Bensmaïl, mercredi dernier, à Larbâa Nath Irathen, dans la wilaya de Tizi Ouzou, était "un signal d'alarme sans précédent". Une "tragédie qui, à conditions égales, aurait pu et peut se produire dans n'importe quelle région du pays", relève-t-il. C'est ainsi que le parti met en garde contre toute "instrumentalisation" de l'horrible exécution du martyr Djamel Bensmaïl et "à laquelle appellent déjà des voix contre les auteurs du crime". Parce que pour le PT, "déterrer le dossier de la peine capitale dont la finalité est la mise à mort ne diffère en rien de l'acte barbare commis contre Djamel Bensmaïl présenté comme pyromane à une foule hystérique". Le PT rappelle d'ailleurs, à ce propos, que "seule la justice est habilitée à trancher à l'issue de l'enquête quant à l'identité des responsables et des coupables du crime et à prononcer les verdicts condamnant le meurtre crapuleux de Djamel Bensmaïl, que rien ne saurait justifier, même s'il a été commis dans des conditions très confuses créées par les incendies meurtriers qui ont dévasté notamment la wilaya de Tizi Ouzou, permettant que se produise l'irréparable soit par un concours de circonstances, soit par manipulation à dessein". Au sujet du point de presse du directeur de la Police judiciaire, dimanche, le PT a dénoncé "la diffusion en direct par l'ENTV (Entreprise nationale de télévision) et les autres chaînes de télévision de vidéos montrant des scènes atroces de l'exécution du jeune Djamel Bensmaïl, exposées comme preuves par la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN)". Alors qu'"elles sont censées relever exclusivement de l'enquête policière interne", note le communiqué. Ces images "risquent d'influer sur le cours de l'enquête, alors qu'elle n'est qu'à ses débuts", redoute encore cette formation politique. Par ailleurs, le Parti des travailleurs a estimé que "le drame de l'exécution de Djamel Bensmaïl ne saurait escamoter la tragédie immense et horrible causée par les incendies, qu'ils soient d'origine criminelle ou pas". Ce que là aussi, ajoute le PT, "seule une enquête scientifique rigoureuse peut et doit établir, ni taire le débat politique autour des responsabilités politiques, car il y en a, à commencer par l'absence d'anticipation et de prévisions au niveau des institutions, des déficits établis en moyens humains et matériels aussi bien pour la Protection civile que la Direction de la préservation des forêts". Sur un autre chapitre, le PT a indiqué qu'en attendant que vienne "l'heure des bilans et des comptes", il y a, cependant, "l'urgence de l'heure". Le parti réclame, à cet effet, de "décréter Tizi Ouzou, Béjaïa et les zones dévastées comme zones sinistrées". Ce qui implique, entre autres, "l'approvisionnement immédiat des hôpitaux en médicaments et autres moyens financiers et matériels nécessaires au sauvetage des personnes brûlées". Aussi, la mise en place d'"un plan d'investissements publics intensifs destiné à la reconstruction des habitations, des infrastructures", "le relogement provisoire des familles sinistrées" et la prise de "mesures exceptionnelles pour la préparation de la rentrée scolaire dans les zones sinistrées". Le PT a également appelé à "l'indemnisation des familles sinistrées à Tizi Ouzou et autres zones sinistrées en biens matériels, oliviers et arbres fruitiers", à "l'indemnisation des fellahs, des éleveurs de bétail et de volailles, des commerçants, des artisans, etc." et au lancement d'"une campagne générale de reboisement intensif". Enfin, le parti de Louisa Hanoune a rendu un grand hommage à la famille de "Bensmaïl de Miliana en général et surtout au père du martyr en qui, en faisant primer l'intérêt et l'unité du pays, malgré leur immense douleur, ont fermé la porte devant les pyromanes de la fitna".