Le Parti des travailleurs estime que l'Algérie traverse la période la «plus dangereuse depuis l'indépendance», une période postindépendance empreinte de «trop de précarités, trop de souffrances, trop de privations, trop de malheurs et deuils, et qui seront aggravés par les dégâts et pertes occasionnés par les incendies et le Covid-19». M. Kebci - Alger (Le Soir) - Et en dépit de cela, note le parti à l'issue de la réunion hebdomadaire du secrétariat permanent de son bureau politique, hier mardi, le peuple algérien «dont la majorité est désormais plongée dans la pauvreté voire dans la misère pour de larges couches, a une fois de plus fait barrage aux manipulations et manœuvres, recimentant son unité par l'élan fantastique de solidarité, par le comportement si digne de M. Bensmaïl, le père du martyr Djamel Bensmaïl, le jeune artiste sauvagement assassiné la semaine dernière à Larbaâ-Nath-Irathen, dans la wilaya de Tizi-Ouzou. Pour autant le parti que préside Louisa Hanoune considère que le sauvetage de la Nation exige des «décisions publiques urgentes et audacieuses à la hauteur de la gravité de la situation et des menaces sérieuses qu'elle fait peser sur le pays et sur l'intégrité de la Nation». Entre autres résolutions immédiates, le sauvetage des entreprises publiques économiques et des entreprises privées étranglées par le confinement dit sanitaire et pour certaines anéanties par les incendies, dans le cadre d'un «plan national de reconstruction nationale créateur d'emplois pérennes et de véritable relance économique», le retrait du projet de loi portant réduction ou suppression des subventions de l'Etat et le projet de loi relatif à l'ouverture du capital (privatisation) des banques et EPE publiques au profit du capital étranger et privé local. Ceci au plan économique alors que dans le volet politique, le PT réclame des mesures politiques d'apaisement à savoir la «libération de tous les détenus politiques et d'opinion, de toutes les personnes détenues arbitrairement dans le cadre de la détention préventive à l'instar de Khalida Toumi et Ali Ghediri, et plus généralement tous les détenus en danger à cause de la propagation du Covid-19 et de l'absence de moyens humains et matériels pour la combattre au niveau des prisons». Le Parti des travailleurs considère, par ailleurs, que le drame de l'exécution barbare de Djamel Bensmaïl «ne saurait escamoter la tragédie immense et horrible causée par les incendies qu'ils soient d'origine criminelle ou pas, ce que, là aussi, estime-t-il, seule une enquête scientifique rigoureuse peut et doit établir, ni taire le débat politique autour des responsabilités politiques, car il y en a, à commencer par l'absence d'anticipation et de prévisions au niveau des institutions, de déficits établis en moyens humains et matériels aussi bien pour la Protection civile que la Direction de la préservation des forêts». Pour le PT, si l'heure des bilans et des comptes «viendra», «l'urgence de l'heure, c'est de maîtriser tous les incendies dans toutes les wilayas, de réunir toutes les conditions humaines et matérielles en prévision d'éventuels nouveaux départs de feux, et en prévision de l'hiver. Et de réclamer un véritable « plan d'urgence» portant sur la déclaration des wilayas de Tizi-Ouzou et de Béjaïa et des zones dévastées comme zones sinistrées, ce qui implique entre autres l'approvisionnement immédiat des hôpitaux en médicaments et autres moyens financiers et matériels nécessaires au sauvetage des personnes brûlées, un plan d'investissements publics intensifs destiné à la reconstruction des habitations, des infrastructures etc., la restauration de tous les services publics en urgence, le relogement provisoire des familles sinistrées, des mesures exceptionnelles de préparation de la rentrée scolaire dans les zones sinistrées, l'indemnisation des familles sinistrées à Tizi-Ouzou et autres zones sinistrées en biens matériels, oliviers et arbres fruitiers, l'indemnisation des fellahs, des éleveurs de bétail et de volailles, des commerçants, des artisans etc. et, enfin, une campagne générale de reboisement intensif. M. K.