“Le 26 octobre 2005, Mohamed Benchicou, directeur du Matin aura passé 500 jours à la prison d'El-Harrach. Privé de sa liberté, attaqué dans son honneur, il se voit à présent privé de soins médicaux adéquats. À cette occasion, le comité Benchicou pour les libertés tient à attirer l'attention sur son état de santé qui ne cesse de se dégrader en l'absence d'une prise en charge médicale sérieuse et de soins médicaux appropriés. Il souhaite plus précisément informer l'opinion qu'aucun soin spécifique n'est prodigué au journaliste, malade, depuis son incarcération le 14 juin 2004. En dehors d'un EGM (électromyogramme), effectué en juin 2005, soit une année après sa mise en détention, M. Benchicou n'a été soumis à aucune autre investigation médicale pouvant déterminer la nature exacte de la maladie et sa progression. Les résultats de l'EGM sont d'ailleurs, à ce jour, inconnus du concerné lui-même. En conséquence, et pour éviter toute polémique inutile, le comité Benchicou pour les libertés demande instamment : - la communication sans délai des résultats des examens de l'EGM au concerné ainsi qu'à sa famille, par voie de document médical dûment visé par une autorité médicale ; - Un bilan médical comportant en priorité l'avis d'un médecin spécialiste, seul habilité à poser un diagnostic précis et à décider du traitement à suivre pour le malade et de son hospitalisation le cas échéant. Le comité Benchicou pour les libertés tient à rappeler que le directeur du Matin est placé sous la responsabilité de la justice et met en garde contre toute négligence pouvant aggraver son état de santé. Par ailleurs, le comité Benchicou pour les libertés saisit cette occasion pour affirmer à l'adresse des Algériennes et des Algériens encore attachés à l'idéal de liberté et à leur dignité que les longs mois de privation, d'isolement et de tentative vaine de banaliser son “cas” pour mieux faire entrer dans les mœurs algériennes l'emprisonnement des journalistes, poursuivis aujourd'hui comme des délinquants, n'ont en rien entamé la volonté de Mohamed Benchicou. En qualité de journaliste, Benchicou inscrit justement son combat pour la liberté de la presse dans le cadre plus large de la lutte des Algériens pour la conquête des droits et libertés citoyennes. La prison n'a fait que raffermir davantage ses convictions d'homme libre.”