Une délégation composée de plusieurs citoyens de Larbâa Nath Irathen, d'élus locaux, ainsi que de représentants des autorités religieuses de Tizi Ouzou s'est rendue hier au domicile de Djamel Bensmaïl, à Miliana, pour présenter ses condoléances à la famille du défunt, lynché et brûlé vif, le 10 août dernier, à Larbâa Nath Irathen. Arrivée à Miliana, vers 10h, la délégation, composée d'une trentaine de personnes, a été accueillie par le père de Djamel, Nouredine Bensmaïl, entouré de ses fils, de son frère et de ses cousins. En bas de l'immeuble où vivait feu Djamel, dans le quartier Sidi Brahem, tout a été mis en place pour recevoir, dans les meilleures conditions, cette délégation dont de nombreux Algériens attendaient le déplacement. Le maire de Larbâa Nath Irathen, Lounis Mohammed, a présenté ses condoléances à la famille Bensmaïl au nom de tous les citoyens de sa commune et de tous les villages de Larbâa Nath Irathen. "Nous sommes venus vous témoigner notre profonde douleur ainsi que nos plus sincères condoléances suite au crime abject dont a été victime Djamel, chez nous, à Larbâa Nath Irathen", a affirmé, ému, le maire de LNI. Il a ajouté que tous les citoyens de Larbâa Nath Irathen, villages et archs, ont été "extrêmement affectés" par ce crime odieux commis contre un jeune de Miliana, venu apporter son aide aux populations qui luttaient contre ces incendies de forêt ravageurs. "À la douleur de perdre des dizaines de personnes luttant contre le feu s'est ajoutée l'immense et malheureuse tragédie du crime perpétré contre le jeune Djamel. C'est une double peine pour tout Larbâa Nath Irathen", a-t-il affirmé. Le Dr Cheikh Saïd Bouizeri, universitaire et savant musulman, a estimé, pour sa part, que c'était un "devoir", comme nous l'enseigne "notre religion", de compatir à la douleur de la famille et des proches du défunt. "Votre fils est mort en martyr", a-t-il affirmé, tout en ajoutant que "les feux de la discorde et de la haine n'atteindront pas notre pays qui a toujours su montrer une grande résilience dans les moments difficiles". À Miliana, dans le quartier de Sidi Brahem où vivait Djamel, tous les voisins, proches et amis, hommes et femmes, étaient, hier, mobilisés pour accueillir comme il se doit la délégation de Larbâa Nath Irathen. Deux semaines, jour pour jour, après l'assassinat inqualifiable de l'artiste Djamel, et malgré la douleur immense, le père de Djamel est resté digne, humble et accueillant. Celui qui, par sa sagesse, aura évité au pays un dérapage certain arborait, hier, un sourire bienveillant. Une bonté incarnée et une résilience à toute épreuve. "Vous êtes, ici, chez vous, dans votre famille. Je suis un homme heureux aujourd'hui de vous voir parmi nous", a-t-il déclaré à la délégation des Ath Irathen. Son frère Khaled Bensmaïl a affirmé être ému par ce geste symbolique venu des montagnes de Kabylie pour adoucir la peine de la famille du défunt. "C'est un geste symbolique, mais qui met du baume au cœur. Je suis très touché par la sincérité de ces citoyens venus de Larbâa Nath Irathen. Cela est une preuve de plus que rien ne nous divisera", a-t-il dit. La rencontre entre les citoyens des Ath Irathen et la famille du défunt Djamel Bensmaïl a été hier un grand moment de communion et de recueillement. Après avoir partagé le repas de midi, la délégation, la famille Bensmaïl, les proches et les voisins de Djamel se sont recueillis sur la tombe du jeune amoureux de la nature, artiste, parti spontanément pour aider ces concitoyens à lutter contre les feux de forêt qui ont durement touché la Kabylie et fait une centaine de victimes.