Les cours du pétrole ont terminé en hausse mardi alors que la production est perturbée en Amérique du nord par l'approche de l'ouragan Michael des cotes américaines, dans un marché continuant à scruter les réserves de l'Opep. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre a gagné 1,09 dollar pour terminer à 85,00 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE). Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en novembre s'est apprécié de 67 cents pour clôturer à 74,96 dollars. L'ouragan Michael, qui se trouve dans le golfe du Mexique et devrait atteindre les côtes américaines mercredi, a été élevé mardi en ouragan de catégorie 2 sur 5 par le Centre national des ouragans (NHC). Même si le trajet de l'ouragan est encore incertain, des plateformes représentant environ 40% de la production de brut dans le golfe du Mexique ont déjà été évacuées par précaution, selon le dernier relevé du Bureau de régulation de l'environnement et de la sécurité (BSEE). Autre élément perturbateur en Amérique du nord: une forte explosion, suivie d'un incendie, s'est produite lundi dans la plus importante raffinerie canadienne, au Nouveau-Brunswick. La compagnie a affirmé mardi que l'incendie était circonscrit et sous contrôle mais n'a pas donné d'information quant au redémarrage complet du site, qui produit normalement quelque 300.000 barils par jour. Les acteurs du marché continuaient par ailleurs à s'interroger sur les capacités de l'Organisation de pays exportateurs de pétrole (Opep) et de la Russie à augmenter suffisamment leurs extractions pour compenser la perte des exportations de brut iranien, frappé à partir de novembre par des sanctions américaines. La crainte de voir l'offre diminuer fortement sur le marché mondial alimente depuis plusieurs semaines l'envolée des cours de l'or noir. Le patron de l'Agence internationale de l'Energie (AIE) a d'ailleurs exprimé mardi lors d'une conférence à Londres sa crainte de voir les prix de l'or noir monter trop haut au quatrième trimestre, "au mauvais moment pour l'économie mondiale" avec une croissance faiblissante et des tensions commerciales élevées. Cependant, ont noté les analystes de Schneider Electric, "l'Arabie saoudite et la Russie ayant déjà bien ouvert les vannes, "les capacités de réserves sont limitées". Les données hebdomadaires sur les stocks américains, ordinairement publiées le mercredi par l'Agence américaine d'information sur l'Energie (EIA), ne paraîtront que jeudi en raison d'un jour férié lundi aux Etats-Unis. Hausse en Asie Les cours du pétrole regagnaient du terrain mardi en Asie, les investisseurs préférant se concentrer sur un incendie dans une raffinerie canadienne et l'arrivée d'un ouragan sur le Golfe du Mexique, région productrice de pétrole. Vers 03H20 GMT, le baril de light sweet crude (WTI), référence américaine du brut, pour livraison en novembre, progressait de 33 cents à 74,62 dollars dans les échanges électroniques en Asie. Le baril de Brent, référence européenne, pour livraison en décembre, gagnait 37 cents à 84,28 dollars. La veille, les cours avaient reculé après avoir beaucoup grimpé ces dernières semaines, à cause d'informations de presse sur la possibilité que Washington lâche un peu de lest sur ses sanctions contre les exportations iraniennes de brut. "Les cours se reprennent après les pertes inspirées par la possibilité d'exemptions" pour certains importateurs de brut iranien, a commenté Stephen Innes, analyste chez Oanda. Les cours sont soutenus "par une atmosphère jugée plus favorable à la prise de risque, l'incendie à la raffinerie canadienne de Saint-Jean et l'ouragan Michael qui arrive sur le Golfe", a-t-il poursuivi. Une forte explosion, suivie d'un incendie, s'est produite lundi dans la plus importante raffinerie canadienne au Nouveau Brunswick mais n'a fait que des blessés légers. L'industrie pétrolière américaine se prépare quant à elle à l'arrivée d'un nouvel ouragan sur les côtes américaines en milieu de semaine. Des plateformes représentant environ 19% de la production de brut dans le golfe du Mexique ont déjà été évacuées, selon le dernier point du Bureau de régulation de l'environnement et de la sécurité (BSEE). Les investisseurs attendent également les estimations des stocks hebdomadaires de brut aux Etats-Unis de la fédération professionnelle API.