Résumé : Da Ali accompagne Latéfa à tous ses examens. Il ne manque que les résultats de la biopsie. Elle n'a pas le moral, elle sent qu'elle est malade. Elle ne sort plus et reste à traîner en pyjama. Elle ne répond pas aux appels de son fiancé. Son père lui dit qu'il est temps qu'ils en parlent à la famille et à son fiancé. Latéfa refuse, elle croit que Tarek ne voudra plus d'elle. Elle refuse aussi qu'on touche à sa poitrine, elle ne sait pas à qui confier sa vie. -Tu sais, dans ce genre d'épreuves qu'Allah nous impose, il faut avoir la foi et battre avec les moyens dont on dispose. Chaque année, les chercheurs découvrent des remèdes. Les scientifiques n'abandonnent pas. Ils œuvrent tous pour soulager les malades. -Il y a aussi la médecine douce. Parfois, il y a des miracles, dit Latéfa. Je suis perdue, j'ignore que faire... -Tu veux voir un naturopathe ? Un herboriste ? Une phytothérapeute ? -Je ne sais pas, répond-elle à son père, lequel avec qui elle peut en discuter. Que penses-tu d'une omra ? J'ai envie de partir en pèlerinage. -Non, ce n'est pas le moment, dit Da Ali. On attend incessamment les résultats de la biopsie, et toi, tu parles de partir à la Mecque. -Je ne peux pas rester les bras croisés. Je ne peux pas travailler, je suis d'humeur exécrable. Je dois prendre de la distance et le seul endroit où, peut-être, je trouverais de la paix et de la sérénité, c'est à la Mecque. J'ai envie de partir en pèlerinage. Peut-être qu'à force de prières et de sadakate, d'offrandes, il va disparaître ? Le père a beau tenter de la convaincre de se soigner, elle n'entend rien. Elle fait une fixation sur la omra. Comme toujours, et plus que jamais, il cède à son envie du moment. Ils partiront en pèlerinage. Latéfa, tout en étant une bonne vivante, est une croyante. Elle finit par accepter sa maladie même si elle refuse l'idée des soins. Son père espère qu'avec le temps, il finira par la convaincre. Ce soir-là, lorsqu'ils parlent de partir en pèlerinage, une omra, dans une semaine, sa mère Houria s'écrie : -Wesh bikoum ? Aâlech ? Pourquoi une omra maintenant ? -J'en ai envie, dit Latéfa. Je voudrais faire ce voyage maintenant avant mon mariage. J'ai envie de m'éclaircir les idées, de voir la Mecque. -Tu m'aurais dit Paris, Lisbonne ou Rome, j'aurais compris vu que tu as l'habitude de partir faire du shopping là-bas, dit Houria. Mais cette envie d'aller à la Mecque, maintenant, wellah marani fehma walo ? -T'fehmi walla lala, ce n'est pas mon problème. Oui, je sais, poursuit la jeune femme. J'ai toujours été gâtée et mes moindres envies étaient des ordres. Alors, pour cette fois aussi, personne ne pourra m'en empêcher. J'ai envie de partir en pèlerinage. Si tu veux nous accompagner, propose-t-elle à sa mère, tu es la bienvenue. -Il faudra que tu te calmes. Quand tu seras mariée, les choses ne seront pas aussi simples, dit la mère. Tu ne pourras pas agir à ta guise. Tout ce que tu voudras faire, ce sera avec l'accord de ton mari. D'ailleurs, figure-toi que tout à l'heure, il a appelé pour savoir ce qu'avait ton portable. Il a essayé de te joindre plusieurs fois. Pourquoi tu ne réponds pas ? Pourquoi tu n'es pas allée au restaurant ? Latéfa manque de s'emporter. -Je n'avais pas envie de sortir. J'avais des trucs à faire. Et puis, il aurait pu passer. -Wesh biki ? Qu'est-ce que tu lui reproches ? T'a-t-il fait du mal ?, l'interroge sa mère. Si c'est le cas, il va m'entendre. Raconte-nous. -Yemma, reste en dehors de ça, la prie Latéfa. C'est entre moi et MOI ! Tu entends ? Et pour ce qui est de mon voyage, de mon pèlerinage, rien ne me retiendra ici. Je partirais avec baba. Si tu veux venir avec nous, ça me ferait plaisir. On ne refuse pas une omra yemma. -Je ne sais pas ce qui t'arrive, mais moi, je ne peux pas partir comme ça. J'ai des engagements ailleurs. Si vous voulez partir, Allah issahel. -Merci yemma ! Ne m'oublie pas dans tes prières, lui dit-elle en allant l'embrasser et la serrer dans ses bras. -Mais je ne t'oublie pas, ni aucun de mes enfants aucun de mes enfants, qu'Allah vous garde. Je vous souhaite le meilleur. J'espère vous voir avec vos enfants... mes petits-enfants et même les vôtres, ah benti laâziza. Latéfa est émue jusqu'aux larmes. Tout cela lui paraît impossible et irréalisable depuis qu'elle se sait malade. Elle ne demande qu'une chose, vivre.
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