Dans le cadre de l'amélioration de l'attractivité du climat d'investissement, le gouvernement s'engage à lever toutes les entraves à l'acte d'investir par des mesures organisationnelles et financières. Dans son plan d'action, le gouvernement prévoit de donner "davantage de visibilité" et de "stabilité juridique" et "institutionnelle" aux investisseurs potentiels, notamment à travers la réforme du code de l'investissement, de "dématérialiser" les procédures administratives, de "réduire" les délais de traitement de tout dossier administratif et de "simplifier" les procédures d'octroi des différents agréments et autorisations requis pour l'exercice de tous types d'activités. De même, l'Exécutif affiche une volonté de "lutter" contre la bureaucratie à travers une commission "d'arbitrage" sur les relations administration/investisseurs, de "renforcer" la coordination entre les différents organismes en charge de l'investissement, pour une "intervention publique coordonnée et efficace", de mettre en place un "mécanisme d'évaluation" et de suivi du climat des affaires ainsi qu'un organisme de "veille et d'intelligence" économique, pour assister les investisseurs à "l'anticipation". Le gouvernement affirme également son intention de mettre en place des "systèmes d'information économique" et une "cartographie" des institutions et des "opportunités" d'investissement, comme outil d'aide à la décision et moyen d'évaluation des politiques publiques, de "faciliter l'accès" aux marchés des facteurs de production (financier, foncier et main d'œuvre) par la mise à disposition de "terrains pour l'investissement" et l'assouplissement de la réglementation du travail pour un "emploi flexible". Il a, par ailleurs, décidé de mettre en place des mécanismes d'incitation à l'investissement ("exonération fiscale de courte durée, système de crédit d'impôt...") en faveur des projets industriels, notamment dans les secteurs des "mines, de l'industrie pharmaceutique, des énergies renouvelables, de l'économie numérique, de l'agriculture". L'Exécutif propose, en outre, de "soutenir le financement" des investissements. Comment et par quel biais va-t-il le faire ? Il promet de "favoriser la disponibilité d'instruments de financement appropriés (crédit-bail, affacturage, capital-risque...)", d'appliquer des taux d'intérêts économiquement "attractifs" et "acceptables", selon le secteur et dans le cadre de "contrat d'engagement" sur le résultat, d'encourager le "leasing immobilier", de développer le réseau des établissements financiers dédiés à cette activité, de faciliter "l'accès au crédit" pour les microentreprises, de "prioriser" les entreprises dont le domaine d'activité ne sollicite pas de recours à la devise. Le Calpiref est bloqué depuis le premier trimestre 2020. Il s'est engagé aussi à améliorer le guichet unique pour les services aux investisseurs en élargissant ses prérogatives pour lui permettre de jouer le rôle d'un vrai centre de services aux investisseurs, en renforçant la digitalisation de toutes les administrations et les interconnecter, en consolidant, par ailleurs, le rôle de l'agence nationale de développement de l'investissement (Andi), en tant qu'interlocuteur auprès des administrations concernées par l'acte d'investissement et, enfin, en faisant appel à la diaspora en lui garantissant des avantages incitatifs... Le gouvernement prévoit, au chapitre du foncier industriel, de réviser le dispositif lié au foncier destiné à l'investissement, afin de lever définitivement les contraintes et parer aux situations de blocage que connaît l'octroi du foncier industriel, de confier tout le dispositif (octroi, gestion, aménagement et création de zones) à un seul organisme, "une agence" qui disposera d'une présence régionale et locale et qui bénéficie d'un savoir-faire et d'une expertise technique en la matière, à savoir simplifier les procédures, promouvoir l'investissement et optimiser l'allocation de la ressource foncière, renforcer l'offre foncière destinée à la réalisation de projets d'investissement industriel... Mais cette réforme annoncée par le précédent gouvernement tarde à se concrétiser sur le terrain. Le Calpiref est bloqué depuis pratiquement le premier trimestre 2020. La création de l'Agence nationale du foncier industriel a pris beaucoup de temps. Entre-temps, beaucoup de chefs d'entreprise n'arrivent pas à comprendre pourquoi ils ne peuvent pas déposer leurs dossiers d'investissement et pourquoi ils ne sont pas traités au niveau du Calpiref. Les obstacles à l'investissement ont fait que les IDE sont restés limités. Le pays attire, en effet, très peu les investissements directs étrangers dans la région Afrique du Nord, soit à peine 10% en 2019. Et quand il en capte, les IDE se concentrent dans le secteur de l'énergie, ne contribuant pas à la diversification économique. Les IDE ont même connu une forte baisse, ces dix dernières années, passant de 2,3 milliards de dollars en 2010 à 1,38 milliard de dollars en 2019. Un désinvestissement a même été enregistré en 2015 après le choc pétrolier de 2014. En 2020, le flux des investissements directs étrangers vers l'Algérie a reculé de 19%, passant de 1,382 milliard de dollars à seulement 1,1 milliard de dollars, selon la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced).