Après une accalmie qui a duré plus de 25 jours, la wilaya de Boumerdès vient de renouer avec les actes terroristes. En effet, dans la soirée d'avant-hier, aux environs de 19h30, un groupe terroriste, composé de plus de 20 éléments armés, a dressé un faux barrage à la sortie sud de Zemmouri au cours duquel deux Patriotes ont été assassinés. Le premier, le Patriote Bouhri Bouaâlem, âgé de 65 ans environ, membre de l'APW de Boumerdès, militant FLN et ancien moudjahid, considéré comme un El-Mekhfi local, était l'un des premiers Patriotes de la région à avoir pris les armes pour mener ensuite une longue lutte contre les groupes terroristes du GIA et du GSPC. L'autre victime, Debbaghi Khaled, âgé de 38 ans environ, était également un ancien Patriote qui, se sentant menacé, est parti en France depuis plusieurs années pour s'établir provisoirement en attendant le retour de la paix. Il a regagné le pays, mercredi passé, pour fêter l'Aïd El-Fitr avec sa famille qui réside à Zemmouri. Mais il sera rattrapé par les mêmes bourreaux qui l'ont déjà blessé dans un premier attentat survenu, il y a quelques années, à Thénia, alors qu'il assurait le gardiennage d'une carrière d'agrégats. Deux autres citoyens, dont un a été ligoté après avoir été frappé au visage à la crosse, ont pu s'enfuir, mais les deux autres subiront une mort atroce puisque ils ont été assassinés à l'arme blanche par d'autres terroristes postés à quelques mètres de Aïn Krim, située à 300 m au sud de la ville de Zemmouri. Selon plusieurs témoignages, les terroristes ont procédé d'abord au contrôle d'identité des automobilistes et de l'ensemble des passagers des véhicules empruntant cette route reliant Zemmouri à la localité de Zaâtra, avant de repérer leurs deux victimes. Ammi Bouaâlem, pour les intimes et “Boualem cinquo” pour d'autres, sera extirpé de sa Peugeot 406 rouge pour être ligoté puis égorgé devant sa femme et une autre petite fille qui l'accompagnaient. Son véhicule sera incendié. Debbaghi, qui était seul à bord de sa Clio blanche, sera, lui aussi, égorgé et son véhicule brûlé. Selon nos sources, cette opération a été menée par un certain Hedjres Boualem dit “l'Anglais”, “émir” de cette région, soutenu par trois de ses frères ainsi que d'une quinzaine de terroristes natifs presque tous de Zemmouri. Une fois leur forfait accompli, les terroristes ont laissé entendre aux nombreux automobilistes qu'ils ne déposeront pas les armes et qu'ils rejettent la paix et la réconciliation avant de prendre la direction des maquis d'Ouled Ali. Pour rappel, il y a plus de 24 terroristes, tous originaires de la commune de Zemmouri, qui sont toujours dans les maquis alors qu'un seul s'est rendu aux services de sécurité après le 29 septembre 2005. Cet attentat intervient à un moment où une sorte de trêve semble être observée par tous les groupes terroristes de la région. Ce qui a fait admettre à beaucoup de citoyens que le référendum sur la paix et la réconciliation commençait à donner ses fruits. Mais voilà que des irréductibles du GSPC viennent de briser, à une semaine d'un autre jour de pardon et de rahma, cette paix, encore à l'état embryonnaire, du moins dans cette région, où le GSPC est fortement implanté. Ces assassinats, même s'ils sont le fait d'un groupe radical isolé, risquent de brouiller les cartes de tous ceux qui activent, ces derniers jours, pour faire “descendre” des maquis de nombreux terroristes opérant, notamment dans la wilaya de Boumerdès et qui, selon certaines sources, seraient prédisposés à se rendre pour bénéficier des dispositions de la charte de la paix. Cette dynamique de reddition, qui commence à peine à être installée, est aussi altérée relativement par les nouvelles recrues signalées ces derniers jours à l'est de la wilaya plus précisément à Benchoud où, selon nos sources, un jeune nommé C. Lyes, âgé de 21 ans, aurait rejoint, la semaine dernière, les maquis de Dellys ainsi que deux jeunes également. M. T.