Une équipe du Conseil interprofessionnel de la filière oléicole (CNIF) s'est rendue dimanche dernier dans les zones touchées par les incendies à Tizi Ouzou. Cette visite, à laquelle ont pris part également des représentants de la Direction locale des services agricoles, la Direction des forêts et la Chambre de l'agriculture, avait pour objectif la visite des oliveraies pour analyser leur état et donner des conseils sur la régénération des arbres et ce, afin d'éviter qu'il y ait, est-il expliqué, des comportements nocifs à la repousse, sinon conseiller la plantation lorsque l'arbre est irrécupérable. Les différents intervenants à cette mission avaient d'ailleurs demandé aux agriculteurs de laisser d'abord l'arbre faire son travail, après l'arrivée des pluies, pour voir comment la nature va réagir et rappelé aussi la nécessité de protéger le sol de l'érosion. S'exprimant en marge de cette sortie, le président du CNIF, Belasla Mohamed, a insisté, d'emblée, surtout sur les ouvertures de pistes agricoles afin d'améliorer l'oléiculture de la région. "Il faut des pistes pour aider les fellahs non seulement pour lutter contre les incendies, mais aussi pour leur permettre de travailler convenablement les champs. Les pistes sont indispensables", a-t-il déclaré. Concernant la filière oléicole dans les zones touchées par les incendies du 9 août dernier, M. Belasla a préconisé "les bonnes pratiques", c'est-à-dire, a-t-il expliqué, de patienter et de ne pas passer directement à la plantation d'oliviers. "Il faut patienter, car avec la régénération ou le greffage des oliviers, dans ces zones, on aura une production oléicole dans trois ans, mais si on décide de replanter, là, on devra encore attendre jusqu'à sept ans car chaque région a sa spécificité et son climat", a-t-il étalé. "D'après le constat que nous avons établi aujourd'hui, on peut dire qu'on pourra récupérer beaucoup d'oliviers en faisant de la régénération", a recommandé M. Belasla, tout en insistant sur la nécessité de réaliser des retenues collinaires. "Il faut réaliser des retenues collinaires et des gabions pour retenir l'eau, et attendre la saison des pluies pour voir comment l'arbre va se comporter", a-t-il conclu. De son côté, Kaci Boukhalfa, inspecteur en phytosanitaire à la direction des services agricoles, a relevé l'importance de réaliser des pistes agricoles pour permettre aux citoyens d'accéder à leurs oliveraies. "L'ouverture de pistes va nous aider, certes, à combattre les incendies, mais aussi à permettre aux fellahs d'accéder à leurs terrains pour mieux les travailler", a-t-il noté, avant de réaffirmer l'engagement de la DSA et d'autres services, notamment celui des forêts, à redonner vie à ses zones sinistrées. Pour rappel, Tizi Ouzou a enregistré 25 000 ha du massif forestier, 4 610 ha d'oliviers, 700 ha d'arbres fruitiers et 4 470 exploitations agricoles partis en fumée.