Pratique n En Kabylie, les agriculteurs préfèrent beaucoup plus le greffage pour pérenniser et élargir leur oliveraie plutôt que la plantation. Ils sont ainsi rares ceux qui se procurent de nouveaux plants. Selon un agriculteur, un oléastre greffé devient rentable dans une période plus courte que pour un jeune plant. Selon M. Ouali, depuis le lancement du programme FNRDA en 2000, il y a eu plus de 90 000 arbres taillés (taille de régénération) et plus de 80 000 oléastre greffés. En outre, 80 000 cuvettes ont été réalisées afin de permettre l'irrigation des arbres. Il est à noter que, parallèlement à cette opération de reconstitution des oliveraies, chaque été les incendies ravagent des centaines d'hectares d'arbres. L'été passé, pas moins de 300 hectares d'oliviers sont partis en fumée dans les incendies qui ont marqué le mois de septembre. Durant l'été 2007, les dégâts étaient plus importants et l'oliveraie de la région de Béni Douala a été sérieusement endommagée dans les feux du mois d'août. Pas moins de 700 hectares d'oliviers sont partis en fumée. Par ailleurs, selon un bilan des dégâts de la Direction des services agricoles, durant le seul mois de juillet de la même année, pas moins de 7 317 oliviers ont brûlé dans les différents incendies qui se sont déclarés un peu partout à travers les communes de la wilaya. La localité qui a subi les plus grosses pertes est celle des Ouadhias où 1 390 arbres ont été détruits par les flammes. Elle est suivie de Aït Toudert avec 1 350 oliviers, Ifigha avec 1 160 oliviers et Azazga qui a vu son verger se réduire de 500 arbres. Beni Yenni, Drâa El-Mizan et Idjeur ont perdu plus de 300 oliviers chacune. Les incendies de forêt qui se sont déclaré l'été passé ont détruit, sur un patrimoine arboricole de 46 000 ha, une superficie de 4 700 ha, dont 60% d'oliveraies. Selon la direction des forêts, le nombre d'oliviers qui ont été ravagés par les incendies qui se sont déclaré dans la wilaya de juin à août passés est estimé à pas moins de 10 310 arbres. C'est dire l'ampleur des pertes que subit l'oliveraie de la wilaya de Tizi Ouzou chaque été. Des superficies qui ne peuvent être reconstituées que par de nouvelles plantations. Par ailleurs, le gaulage, qui consiste à secouer les branches de l'arbre avec de longs bâtons afin de faire tomber les fruits et les ramasser, est très traumatisant pour l'arbre et a des conséquences négatives sur la production de l'année d'après. En effet, lors de cette opération, les jeunes pousses qui sont porteuses de production pour la saison suivante sont souvent arrachées ou blessés. Cela explique le phénomène de «saisonnement», c'est-à-dire une saison avec un bon rendement, et aucune autre avec un rendement très faible. L'arbre blessé a besoin de se régénérer et ne peut pas produire pour la saison d'après. Il faut dire aussi que le saisonnement est aussi lié au type d'olivier présent en Kabylie, mais selon M. Ouali ce phénomène peut être atténué de 80, voire 90% si la récolte est faite de manière correcte. Or, en Kabylie on ne peut pas recourir aux méthodes modernes utilisées en Europe, à savoir la collecte mécanique avec des engins qui secouent le tronc de l'arbre pour faire tomber les fruits. Et pour cause, ni les plantations ni les coupes ne répondent aux normes. Le paysan kabyle ne coupant jamais un olivier, certains arbres centenaires ont des troncs très larges qui ne peuvent être contenus par un secoueur. Aussi, la seule méthode qui peut être pratiquée afin de préserver l'arbre est la cueillette à la main.