Comme l'année dernière, les élèves regagnent aujourd'hui les bancs de l'école dans un contexte épidémiologique très compliqué, en raison des risques de contamination du coronavirus. Dan s la wilaya d'Oran, plus de 398 000 élèves sont attendus dans 900 établissements scolaires : 600 écoles primaires, 200 collèges et une centaine de lycées, dont onze écoles, sept CEM et deux lycées nouvellement réalisés. Ces établissements se situent notamment à Bir El-Djir, à Oued Tlélat ou encore à Aïn El-Beïda, qui souffrent traditionnellement du problème de la surcharge des classes entraînée par la réception de nouvelles cités et l'installation de milliers de nouveaux locataires. "Cette année encore, il faudra s'attendre à des groupes surchargés dans certaines zones d'Oran et, par conséquent, d'un important volume horaire pour les enseignants", prévoit un responsable d'une organisation syndicale autonome. L'année dernière, en effet, le secteur éducatif avait été fortement perturbé par un mouvement de grève des travailleurs de l'éducation, dont des enseignants qui dénonçaient notamment un protocole sanitaire inutile parce que non respecté et l'augmentation de la charge de travail générée par le système de double vacation imposé par la tutelle dans le cadre de la lutte contre la propagation de la Covid-19; "Des écoles sont touchées par le coronavirus sans que les autorités réagissent. Des écoles ne sont pas désinfectées et ne disposent pas de thermomètre ou de gel désinfectant. Et, dans beaucoup de cas, les enseignants se cotisent pour acquérir les produits de désinfection ou font appel à la société civile pour des besoins plus importants", avait ainsi déploré un enseignant du primaire pour expliquer la colère des travailleurs de l'éducation. Pour l'année scolaire qui débute aujourd'hui, le directeur de wilaya de l'éducation nationale a néanmoins assuré que toutes les mesures ont été prises pour une reprise réussie, notamment en ce qui concerne le respect du protocole sanitaire. Or, beaucoup soulèvent d'ores et déjà la problématique du manque d'eau qui compromet sérieusement le protocole sanitaire, de même que la difficulté d'amener les élèves à observer la distanciation physique alors même que les adultes ne la respectent pas. "Nous avons vécu la situation l'année précédente et avons constaté que le port de la bavette et la distanciation n'étaient pas respectés. Rien ne dit que les choses seront différentes cette année", remarque une institutrice avec un brin de résignation. La semaine prochaine, les syndicats autonomes devraient tenir leurs conseils nationaux pour examiner la rentrée scolaire 2020-21. La grève de l'année passée s'étant terminée en queue de poisson sans que leurs revendications aient été satisfaites, il n'est pas impossible que les travailleurs de l'éducation renouent avec la protestation, particulièrement dans un contexte marqué par une très forte dégradation du pouvoir d'achat.