De nombreux marchands de fruits et légumes préfèrent s'installer à proximité des marchés couverts, générant des déchets qu'ils laissent derrière eux et d'interminables embouteillages dans les quartiers où ils exercent illégalement leur activité. Bien que la plupart des quartiers de la ville de Sidi Bel-Abbès disposent de marchés couverts de proximité des fruits et légumes ainsi que de poisson, ceux-ci sont désertés par les marchands, qui préfèrent exercer cette activité à l'extérieur, constate-t-on. Les marchands ambulants et même ceux qui disposent d'un local ont créé une véritable anarchie en ville, en squattant les trottoirs et certains espaces publics, incommodant les piétons et menant une concurrence déloyale aux commerçants qui travaillent de manière légale. Cela, sans compter le problème des déchets qu'ils laissent chaque jour en fin de journée. Outre les nuisances sonores, notamment les cris des vendeurs anarchiques qui ne cessent pas de gêner la quiétude des riverains, ces marchands provoquent chaque jour d'interminables embouteillages, peut-on encore constater. En effet, quotidiennement et dès les premières heures de la matinée, des véhicules utilitaires chargés de fruits et légumes et des étals sont alignés le long des rues des différents quartiers, notamment ceux des 400-Logements, de Benhamouda de Sidi-Djilali, de Larbi-Ben M'hidi, de Sakia-Hamra, à proximité du marché de gros ex-Ofla, où les marchands informels s'adonnent au commerce dans des conditions d'hygiène déplorables. "Tout est à l'arrêt. Les entreprises publiques et privées ne recrutent pas, et c'est le chômage généralisé. Donc, on n'a que cette activité de l'informel pour subvenir aux besoins de nos familles et pourtant la tâche n'est pas facile au milieu de ces conditions d'hygiène", avoue Slimane, un marchand de fruits ambulant. Au niveau des deux marchés du quartier Benhamouda de Sidi Djilali, les box des fruits et légumes sont aménagés mais inexploités, à l'exception de quelques marchands qui demeurent encore à l'intérieur, alors que les autres activent sur les trottoirs. En ce sens, un enseignant de lycée nous a indiqué : "Ce marché donne sur une rue commerciale ; il est généralement fréquenté par des salariés notamment ceux de couches sociales moyennes et en dessous. Le seul problème, c'est l'absence d'espace suffisant pour le stationnement des véhicules." Le même constat a été établi au marché du quartier Emir-Abdelkader (ex-Graba), qui a été incendié au cours du mois d'avril dernier et autour duquel les ruelles et les trottoirs sont quotidiennement investis par des vendeurs informels qui étalent leur marchandise sur des petites charrettes ou à même le sol. À ce propos, le P/APC de Sidi Bel-Abbès, Fethi Semmoud, a déclaré à Liberté qu'"après l'incendie qui a ravagé ce marché en avril dernier, nous avons décidé de le fermer définitivement, en attendant sa démolition", expliquant que "les occupants de ce marché vont être évacués et seront installés au niveau du marché sis quartier Mimoun et mitoyen du marché de gros des fruits et légumes". Du côté ouest de la ville, précisément au quartier Sakia-Hamra, il y a un autre marché très exigu et totalement inexploité par les bénéficiaires, sauf trois ou quatre marchands qui exercent au niveau de cet espace. En face, des dizaines de marchands activent clandestinement à chaque coin de rue, près de la voie du tramway. Selon Abbès, un ancien habitant du quartier, "ce grand quartier n'est plus celui des années 1970, car le nombre d'habitants, de commerçants et de marchands des fruits et légumes a considérablement augmenté, alors que le marché est resté tel qu'il était. À ce jour, aucun maire ou autre responsable n'a pensé à la réalisation d'un autre marché plus spacieux et qui répond aux normes". Il y a aussi le marché de la cité Mimoun, implanté à quelques mètres du marché de gros (ex-Ofla), au sein duquel les box sont plus ou moins occupés. Mais à l'extérieur, surtout sur les trottoirs et au milieu de la double voie menant vers le quartier CPR, ils sont complètement squattés par les marchands informels. "C'est la vraie débandade en cet endroit, en plus de la saleté et des ordures qui jonchent l'intérieur du marché et la voie publique à l'extérieur. À tel point qu'au milieu de tout ce monde il faut jouer des coudes pour se frayer un passage au milieu de la foule", déplore Abdelkader. Par ailleurs, il y a aussi un autre phénomène, celui des marchés informels des fruits et légumes qui défigurent les sorties et les entrées de la ville de Sidi Bel-Abbès et qui ne cessent de se généraliser. Au niveau de ces endroits, les mêmes scènes sont visibles juste après les ronds-points sis à proximité du rectorat de l'université Djilali-Liabès, menant vers Sidi Lahcène et l'autoroute Est-Ouest, ainsi qu'à quelques encablures du rond-point du quartier le Rocher et en direction d'Oran. En ces endroits, des camions écument les bas-côtés des routes et proposent des fruits et légumes de qualité moindre et à des prix parfois plus élevés par rapport à ceux pratiqués au niveau des marchés du centre-ville.