Résumé : La mère de Hamid était méconnaissable, elle est à l'article de la mort. La visite de Lila la soulage. Elle en a gros sur le cœur, et regrette d'avoir tout gâché entre eux. Elle lui demande pardon, Lila le lui accorde, mais elle ressent encore de la colère. Sa vie aurait été différente. Tout comme Hamid, elle souffre, mais il la croit mariée et bientôt mère. Alors qu'elle est bouleversée, elle reçoit un appel de Latéfa lui demandant de ne pas répondre aux appels de Tarek. Lila n'ose pas lui dire la vérité. -Mais où étais-tu ? Cela fait presque une heure que je t'attends ? Qu'est-ce qui t'arrive ? Pourquoi es-tu dans cet état ? Il lui est arrivé malheur ? Elle a des complications, c'est ça ? Lila lui fait signe de se calmer. -Une question à la fois ! Mais sois rassuré, elle va bien. Elle vient de rentrer à la maison. -Louanges à Dieu ! Pendant quelques secondes, j'ai pensé au pire, dit Tarek. Alors, qu'est-ce qui te met dans cet état ? -C'est trop long à raconter. -J'ai tout mon temps, affirme Tarek. Raconte, cela te fera du bien de te soulager. Je vois ton visage défait et tes larmes... Je ne peux pas te laisser partir sans me dire ce qui te bouleverse à ce point. -La mère de mon ex... Elle est en train de mourir. Je lui ai rendu visite et elle m'a demandé pardon, lui confie-t-elle. Je le lui ai accordé, mais je lui en veux encore. Elle a tout gâché entre nous. Elle voulait le marier à tout prix à une fille qu'elle aura choisie. -Qu'Allah lui pardonne. Tu as bien fait de la soulager. Tu sais, d'un côté, il faut la comprendre. Avant, les mariages étaient arrangés par les grands-parents ou même les parents. Mes parents se sont mariés sans se voir une fois, se rappelle Tarek. Ils ont appris à se connaître et à s'aimer. Peut-être qu'elle voulait faire de même. Elle croyait bien faire. -Le malheur, elle n'y est même pas parvenue. Hamid est encore libre et moi, je lui en voulais tellement que j'ai menti sur ma situation familiale. Hé oui ! -Lila, tu te rends compte qu'il vous reste une chance de vous retrouver ? Dis-lui la vérité. -Jamais, s'écrie Lila. Je dois y aller, j'ai renvoyé le chauffeur pour avoir le temps de te voir. Latéfa ne veut pas que je te donne de ses nouvelles. Imagine sa colère si elle découvre que je le fais et te vois parfois. -Il faudra bien qu'un jour elle accepte de me parler et de me voir. Je ne digère pas notre séparation. -Mon ami, laisse-la se concentrer sur elle, lui conseille Lila. Elle souffre assez comme ça, pas besoin de lui mettre la pression. Ne l'appelle pas, mais laisse-lui des messages, envoie-lui des fleurs, des petits cadeaux, suggère-t-elle. Et attends qu'elle te revienne, sois juste patient Tarek, ne m'appelle plus, je ne voudrais pas me fâcher avec elle. Imagine que je sois avec elle et qu'elle reconnaisse ton numéro ? -D'accord, mais chaque jour, envoie-moi des messages. Si tu ne le fais pas, je deviendrai fou. -Patience, elle est en train de vivre une dure épreuve, inchallah qu'elle en ressortira plus forte, souhaite Lila qui sent son cœur se serrer, en se rappelant la mère de Hamid. Cette maladie est terrifiante. -Je sais, rien qu'à son nom, on a la chair de poule. -Je n'en peux plus, souffle Lila. Je ne veux plus jamais revenir dans cet hôpital. Je m'en vais, à bientôt. C'est trop pour elle, plus qu'elle ne peut supporter. Elle sort de l'hôpital et elle s'arrête dans le hall d'un immeuble. Elle s'assoit sur une marche et pleure. C'est une dure journée, elle pense à Latéfa qui refuse l'amour de Tarek, craignant qu'il n'ait pitié d'elle ou qu'il l'abandonne ensuite, à Hamid, à sa mère qui n'a plus la force de combattre la maladie au point de faire son mea culpa et de demander pardon. La vie est en train de les éprouver. Elle se demande si elle aura la patience et la force morale pour les soutenir. Elle se sent à bout, mais elle ne peut se confier à personne. Elle pense à Hamid. Le fait de savoir qu'il ne s'est pas marié, finit par ramener le calme en elle. N'est-ce pas une preuve d'amour ? Aucune autre n'a pris sa place dans sa vie. Elle sort un petit miroir de son sac et se rend présentable, il faut qu'elle aille au salon. Elle ne doit pas oublier que Latéfa se repose complètement sur elle. Elle sera digne de leur amitié.
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