Plus de 20 millions de personnes ont besoin d'une assistance pour répondre aux besoins les plus élémentaires de la vie et d'une protection. "Près de 400 000 enfants courent un risque imminent de mourir de malnutrition", alerte l'ONU. Les Nations unies ont averti que la situation humanitaire au Yémen devient "de plus en plus désastreuse et désespérée" en raison notamment de l'escalade des combats entre les forces gouvernementales et les éléments du mouvement armé des Houthis. "La crise du Yémen n'est plus à la une de l'actualité mondiale. Mais, après près de sept ans de conflit, la situation est épouvantable pour les Yéménites et pourrait encore empirer", a averti lundi, lors d'une conférence de presse à Genève, le coordonnateur résident et coordonnateur humanitaire des Nations unies dans ce pays, David Gressly. L'escalade des combats, notamment dans le gouvernorat de Marib et ses environs, a ainsi entraîné de "nouveaux déplacements et des pertes de vies humaines". Quatre millions de personnes ont été déplacées de chez elles vers d'autres régions du pays, selon le responsable onusien. "Depuis mars, j'ai beaucoup voyagé par la route dans le nord et le sud du Yémen et j'ai pu constater les conséquences de la guerre", a-t-il ajouté. Selon les chiffres de l'ONU, seize millions de personnes au Yémen sont en situation d'insécurité alimentaire. Cinq millions de personnes sont à deux doigts de la famine. Et plus de 20 millions de personnes ont besoin d'une assistance pour répondre aux besoins les plus élémentaires de la vie et d'une protection. Les Nations unies alertent également sur une "situation désespérée" avec "près de 400 000 enfants qui courent un risque imminent de mourir de malnutrition". Sur un autre plan, les conséquences de l'effondrement économique sont cruelles. "Sans emploi, les gens ne peuvent pas acheter de nourriture", a dit David Gressly, relevant que "les familles ont faim". Des écoles sont bombardées. Des usines et des systèmes électriques ne fonctionnent pas. Des systèmes d'approvisionnement en eau effondrés, a-t-il par ailleurs déploré. Face à une telle situation "désastreuse", de nombreuses personnes au Yémen ne survivent que grâce à l'aide des organismes humanitaires. Ces derniers apportent leur aide dans les 333 districts du Yémen. L'ONU et ses partenaires apportent ainsi une aide alimentaire et nutritionnelle à 13 millions de personnes par mois. D'autre part, M. Gressly, qui est cette semaine à Genève pour plaider en faveur d'une attention particulière au conflit yéménite, a déclaré que la collecte de fonds de 2021 a dépassé celle de l'année dernière. L'appel de fonds de près de 4 milliards de dollars a été pratiquement financé de moitié, avec toutefois un déficit de 1,7 milliard de dollars. "Si les donateurs respectent leurs engagements, nous devrions être en mesure de maintenir l'aide alimentaire et nutritionnelle jusqu'à la fin de l'année et d'éviter d'horribles scénarios de famine, du moins temporairement", a plaidé M. Gressly, relevant que "sans l'aide humanitaire la marche vers la famine reprendra rapidement au Yémen".