L'une des solutions préconisées pour mettre fin à cette situation de flou total réside dans la mise sur pied de halles à marée qui permettront de réguler les va-et-vient dans l'enceinte portuaire et interdire à toute personne étrangère à la profession d'y accéder. L'état actuel des infrastructures portuaires au niveau de la wilaya de Tipasa, en l'occurrence le port de pêche de Bouharoun, Cherchell, Khemisti, Tipasa et Gouraya, inquiète au plus haut point les professionnels de la pêche. En effet, l'exiguïté des lieux, l'insécurité, l'ensablement, l'absence de plan d'amarrage, et de halle à marée ainsi que les quais de débarquement des produits de la mer, sont autant de points noirs soulevés par ces professionnels. Ils tirent la sonnette d'alarme et par la même occasion interpellent les pouvoirs publics à réagir face à cette situation de déliquescence, qui rend difficile les conditions d'exercice du métier du marin pêcheur qui a impacté négativement leur activité et son rendement. "Rien que pour le port de Bouharoun, une trentaine de chalutiers, une cinquantaine de sardiniers et une centaine de petits métiers, composent la flottille qui amarrent au niveau de cette infrastructure portuaire. Le port de Cherchell, malgré une extension opérée ces dernières années, est saturé lui également", a déclaré Kabèche Salah, président de la Chambre de pêche de la wilaya de Tipasa. Il a précisé qu'en l'absence de nouveaux plans d'amarrage des embarcations, et l'amarrage d'embarcations hors wilaya, une anarchie a été instaurée, ce qui a compliqué davantage cette situation très mal vécue par les professionnels de la wilaya. Quant au port de Khemisti, également saturé, mais qui enregistre une activité très dense selon M. Kabèche, l'ensablement de la passe pose de gros problèmes et met en péril les embarcations de pêche, lors des manœuvres d'entrées et de sorties du port. "Le danger est permanent, d'ailleurs nombreuses sont les embarcations qui ont subi des dégâts au niveau des hélices surtout pour les bateaux longs de 14 m", déplore ce responsable, qui précise que ce problème a été porté à l'intention des responsables locaux, mais demeure posé à ce jour. L'insécurité au niveau de ces ports de pêche de la wilaya de Tipasa est un autre point soulevé par M. Kabèche, qui revendique par la même occasion la réactivation des comités de surveillance des ports de pêche, "des agressions ont été souvent perpétrées de nuit dans l'enceinte du port", a-t-il déploré. Il a ainsi suggéré que l'une des solutions préconisées pour mettre fin à cette situation de flou total, réside dans la mise sur pied de halle à marée qui permettront de réguler les va-et- vient dans l'enceinte portuaire et interdire à toute personne étrangère à la profession d'y accéder. Elles permettront également de mettre fin à la spéculation sur le produit de la mer, car, désormais les transactions commerciales se limiteront entre les mandataires et les poissonniers. M. Kabèche a tenu également à dénoncer une pratique de pêche utilisée par les petites embarcations. Ces dernières utilisent des filets en plastique transparents, invisibles et dérivants appelés communément filet voile. Ces petits métiers pêchent dans des endroits inaccessibles aux sardiniers près du large généralement à des endroits où ces poissons bleus pondent leurs œufs. Elle met en danger l'existence même de l'espèce ciblée, à savoir la lâche et la sardine "un vrai massacre sachez-le, une pratique que je combats avec force depuis 2017. Ils étaient 4 ou 5 à l'époque et sont plus de 3000 actuellement. Une pratique exercée par des gens qui n'ont rien de professionnels avides de gain facile, et qui s'est malheureusement étendue depuis à l'ensemble du littoral national. C'est un combat que je mène avant même d'être président de la Chambre de pêche de la wilaya de Tipasa. Notre objectif est de sensibiliser les pouvoirs publics à mettre un terme à cette pratique et d'interdire l'usage de ces filets." Par ailleurs, et selon Tadbirt Ahmed, directeur de la pêche et des ressources halieutiques de Tipasa, la production halieutiques toutes espèces confondues au niveau de la wilaya de Tipasa a enregistré durant le troisième trimestre de l'année en cours une production de 3216 t. En 2020 et pour la même période, a ajouté ce responsable, "la production était de l'ordre de 1877 t. Elle enregistre ainsi une hausse de 71%. S'agissant de l'opération d'assainissement des dettes des patrons de la pêche vis-à-vis des organismes sociaux à savoir la Cnas et la Casnos, et ce, dans le cadre de l'application de l'ordonnance 12/21 du 25 août 2021, 25 d'entre eux", a-t-il affirmé, ont assaini à ce jour, leur situation et ont bénéficié de l'exonération des pénalités des retards sur le paiement des cotisations salariales.