Chaque année, l'Algérie importe l'équivalent de 2 milliards de dollars de carburant "Diesel" pour satisfaire une demande qui ne cesse de croître d'une manière exponentielle. Outre cette saignée en devises, ce carburant provoque des effets sur l'environnement avec des émissions de gaz d'échappement très nocifs pour la santé des citoyens. La congestion du trafic routier aggrave davantage la pollution de l'air et plus particulièrement dans les centres urbains à forte concentration de populations. Ce qui a contraint les pouvoirs publics à opter pour une substitution énergétique par le développement des carburants les moins polluants et les plus disponibles. Notre pays choisit, en effet, un modèle de consommation de plus en plus décarboné et respectueux de l'environnement. Le programme tracé vise la généralisation de l'essence sans plomb à partir du 1er juillet 2021 et l'importation de 15% de voitures électriques sur l'ensemble des véhicules importés. Il est également prévu la conversion des véhicules essence en GPLC (GPL/Carburant). Environ 700 000 véhicules ont été convertis actuellement au GPLC dont 9 500 appartiennent aux administrations publiques. Le ministère de la Transition énergétique et des Energies renouvelables ne compte pas en rester là, puisqu'il a décidé de réaliser la conversion de 150 000 véhicules au GPLC en 2021 grâce au fonds de l'efficacité énergétique, des énergies renouvelables et la cogénération qui a dégagé une enveloppe estimée à 4,55 milliards de dinars. Cet apport de l'Etat permettra de supporter les 50% de réduction des frais de fourniture et d'installation des kits GPLC proposés aux 50 000 taxis et aux 100 000 véhicules particuliers. L'allocation de ce fonds sera reversée aux 850 centres de conversion de kits GPLC répartis à travers le territoire national dont 50 sont affiliés à Naftal et 800 appartenant à des opérateurs privés. L'opération sera lancée à partir de la semaine prochaine. La conversion d'un véhicule au GPLC sera facturée, faut-il le souligner, entre 30 000 et 35 000 DA, suivant la capacité du réservoir et la qualité des équipements, après avoir bénéficié de la réduction de 50% accordée par l'Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l'utilisation de l'énergie (Aprue), chargée de la réalisation et du suivi de ce programme, a indiqué Mourad Ouazene, chef du département transport de cette agence, au cours d'une rencontre organisée, hier, au siège du ministère de l'Energie. D'ici à 2030, l'Aprue ambitionne d'arriver à la conversion de 1,1 million de véhicules au GPLC. "En plus des avantages environnementaux, ce programme va permettre d'économiser au Trésor public 360 millions de dollars annuellement", a indiqué le ministre de la Transition énergétique et des Energies renouvelables, Ziane Benattou. Par ailleurs, le ministre délégué auprès du Premier ministère chargé des Micro-entreprises, Nassim Diafat, a annoncé que les entreprises d'installation de kits GPLC, créées dans le cadre du dispositif de l'Agence nationale d'appui et de développement de l'entrepreneuriat (Anade, ex-Ansej), pourront bénéficier d'un prêt non rémunéré d'un montant d'un million de dinars que leur accordera l'Anade, afin de leur permettre d'honorer les commandes. Le contexte actuel est très favorable au développement à grande échelle du GPLC, notamment la révision récente de la tarification des carburants, alors que le GPLC est le moins cher sur le marché algérien avec 9 DA le litre. Outre l'exonération de la vignette automobile, les utilisateurs de ce type de carburant propre bénéficieront d'un gain financier de l'ordre de 90 000 DA/an pour un parcours de 25 000 km, selon les estimations de l'Aprue.