Le 24 octobre, le romancier Youssef Bendekhis a raflé deux prix pour son livre "Lettre d'un inconnu" (éditions du Net). Outre la distinction des lauréats, cette cérémonie, qui s'est tenue à Paris, a été marquée par l'absence des auteurs algériens, faute de visa ! Pour son livre Lettre d'un inconnu (éditions du Net), l'auteur Youssef Bendekhis a été doublement distingué à la 9e journée du manuscrit francophone, et ce, en décrochant le Grand Prix et le Prix du Roman. Mais le lauréat n'a pu assister à la cérémonie de remise des prix, qui s'est tenue le 24 octobre à l'Apollo Théâtre de Paris, faute de visa ! D'ailleurs, Youssef Bendekhis n'est pas le seul à l'avoir raté, mais bon nombre d'Algériens invités à cette soirée. Lors du direct diffusé sur la page Facebook de l'événement, Yasmina Khadra, président d'honneur de cette édition, a regretté cette absence en indiquant : "Je suis très content pour lui (Bendekhis, ndlr), parce que les Algériens n'ont pas été autorisés à venir célébrer cette journée avec nous et c'est dommage !" Et à l'écrivain de marteler : "La politique ne doit pas se mêler de l'art, car l'art est au-dessus de toutes les politiques ; les écrivains et les poètes sont au-dessus de tous les politiques, c'est pour cela qu'il faut les respecter !" À ce propos, cet événement "inspire une chose essentielle" à l'auteur des Hirondelles de Kaboul, car "il y a des talents en Afrique". "Il faut les encourager et sortir du système éditorial ; les grandes maisons d'édition se contentent de ce qu'elles ont et oublient que, de l'autre côté de la rue, il y a aussi du génie", a-t-il souligné. Tout en insistant sur le fait que "la véritable vocation d'un écrivain est d'essayer de semer l'optimisme partout (...), un écrivain est une sorte de veilleur de conscience même s'il ne dit pas toujours la vérité". Pour sa part, Henri Mojon, président des éditions du Net (organisatrice de cette manifestation), a précisé : "Il y a peu d'Algériens ce soir pour des raisons diplomatiques qui nous dépassent. Et nous le regrettons, même s'il faut reconnaître que les consulats des différents pays d'Afrique ont été efficaces ; les auteurs ont obtenu leurs visas pour assister à la cérémonie. Malheureusement pour l'Algérie, en ce moment ce n'est pas possible ; c'est la diplomatie des vaccins !" Concernant le grand lauréat, son roman Lettre d'un inconnu raconte l'histoire de Radia, qui, depuis le décès de sa mère, s'est "résignée à vivre dans la monotonie. Objective et lucide, elle refuse de laisser son imagination proliférer et la dévier de la réalité qui, parfois, s'avère trop rude (...) Jusqu'au jour où elle redevient cette adolescente qui vit des moments euphoriques dans l'imagination à cause d'une lettre qu'elle ramassa à un arrêt de bus...". Quant aux autres catégories (sept au total), elles ont également été rehaussées par la nomination de différents ouvrages algériens, à l'instar de L'aquaculture et la permaculture globale (essai), d'Ahmed Ouhala ; Itinéraire d'un indigène (témoignage), de Latra Kebir et Effluves de la vallée (poésie), de Douadi Boussella. À rappeler que la Journée du manuscrit francophone, qui se déroule chaque année à Paris depuis 2013, a été lancée par les éditions du Net. "Inspirée par la fête de la musique qui permet à tous les musiciens de jouer, la Journée du manuscrit permet à tous les auteurs de publier gratuitement leurs livres", peut-on lire dans la présentation. En fait, cet événement permet à tous les auteurs francophones de "publier leur livre gratuitement et de donner vie, sous format papier, à leur manuscrit". Au bout de huit années, la JMF a permis à plus de 3 000 auteurs de 35 nationalités de publier leurs ouvrages. "Plus de 450 000 exemplaires ont été vendus, mais surtout de nombreux auteurs ont pu trouver un éditeur."