Le journaliste algérien, Mohamed Koursi, a obtenu le prix du Meilleur essai de «la Journée du manuscrit francophone» pour son ouvrage intitulé Journalistes en Algérie. Initiée dans le même esprit que la fête de la musique, la JMF a été créée en 2013 par Les éditions du Net. Le but était avant tout d'offrir à des auteurs la possibilité de se faire éditer gratuitement, de bénéficier d'un réseau de distribution dans l'espace francophone, mais aussi de donner, du moins aux lauréats, une plus grande visibilité dans le monde de la littérature. Les six prix décernés le 24 octobre à Paris concernent également les catégories Témoignage, Poésie (le prix a été décerné à Keltoum Deffous, une Algérienne), roman/ littérature, roman policier et enfin roman/ science fiction-fantastique. Parmi ceux-ci, un grand prix du jury est sélectionné et, cette année, il est revenu au Français Arthur Macua pour son ouvrage intitulé De profundis II, mais primé dans la catégorie Témoignage. A noter qu'hormis une somme de 10 000 euros, le lauréat du grand prix bénéficie également d'un contrat d'édition. En tout, selon ce qui a été publié sur le site de la JMF, on a estimé à un millier le nombre de manuscrits déposés provenant de 29 pays. Trois cents livres ont été édités mais les auteurs de seulement 23 ouvrages ont été nominés. La cérémonie, animée par des artistes de renom, tels que Smaïn ou le chanteur Hervé Vilar a eu lieu au théâtre du Gymnase, en présence d'un public nombreux, dont des représentants d'instances diplomatiques de plusieurs pays. L'essai de notre confrère Mohamed Koursi, qui a reçu son prix des mains de l'actrice française Firmine Richard, a sans doute intéressé le jury pour l'originalité de son approche, qui consiste à remonter le fil de l'histoire de la presse algérienne en le mêlant à certaines personnalités ou à des moments forts ayant jalonné l'histoire du pays. Les choix des acteurs de cette «épopée» de la presse n'est pas exhaustif, mais c'était, pour le journaliste et le chercheur universitaire qu'il est, l'occasion de mettre à profit une longue expérience dans le domaine et de donner à lire des faits parfois inédits, sinon oubliés et qui ne demandent qu'à être découverts ou redécouverts. Destins individuels, histoire collective est le sous-titre de l'ouvrage caractérisé par le regard bienveillant que pose l'auteur sur la profession, notamment ses confrères. Si le contenu, hormis un bon clin d'œil à Alger Républicain, fait la part belle au titre El Moudjahid, c'est que pendant longtemps, y compris à sa naissance durant la guerre de Libération, cette publication a constitué la matrice du journalisme algérien. A ce sujet, le livre déconstruit d'ailleurs certaines idées reçues et propose une lecture dépourvue de jugements de valeur sur les hommes et les femmes qui ont façonné ou juste contribué à faire le titre.