Résumé : Meriem est intriguée. Le jeune garçon a eu envers elle une réaction inattendue. Ne voulant pas alarmer son mari, elle tente de faire elle-même la lumière sur cette affaire. Hakim lui propose de passer le week-end à la campagne. Elle ne refuse pas. Un peu de repos ne sera pas de trop. On est à la veille du week-end. Meriem annonce à ses enfants qu'ils vont se rendre à la campagne, et ils sautent de joie à cette perspective. Elle se hâte de préparer leur paquetage et de faire quelques courses, puis prend le chemin de son village. Hakim ne les accompagne pas, et elle conduira seule et en pleine nuit sur les sentiers escarpés. Ils arrivent à la ferme à une heure tardive. Taos, qui ne dormait pas, les accueille à bras ouverts. Elle est enchantée de revoir ses petits-enfants et sa belle-fille qu'elle n'a pas revue depuis quelques mois. Kamel et Malek, qui avaient somnolé sur le siège arrière le long du trajet, se réveillent et demandent tout de suite à manger. Leur grand-mère les emmène dans la cuisine pour leur servir un repas tout chaud. On aurait juré qu'elle s'attendait à leur venue, car elle avait préparé un de leurs plats préférés et bien sûr de la galette. Meriem sourit en regardant ses enfants engloutir le contenu de leurs assiettes. Ils sont si beaux dans leurs tenues du week-end et si heureux de penser qu'au petit matin ils se rendront chez Daouia, qu'ils affectionnent beaucoup. Salim, le fils adoptif, est devenu un grand garçon qui suit des études au collège du village, et avec qui ils aiment se promener et jouer. Le vieux Ali est trop âgé maintenant pour continuer à travailler. Toutefois, il ne chôme pas encore, et a créé un véritable potager autour de sa maison, où poussent toutes sortes de légumes, arbres fruitiers, fleurs, etc. Il ne rate aucune occasion pour gâter les enfants de Meriem à chaque fois qu'ils sont à la ferme, et ces derniers l'adorent. - Vous avez terminé de harceler votre grand-mère ? leur lance Meriem du seuil de la cuisine. - Laisse-les donc manger jusqu'à satiété, l'interrompt Taos. Ces pauvres petits me semblent maigrichons pour leur âge. - Ils sont de bons sportifs tous les deux et se donnent à fond sur le terrain des compétitions. S'ils prennent trop de poids, leur croissance s'en trouvera affectée. - Ta... ta... ta... Tu es trop calculatrice dans tes présomptions, ma fille. Ces garçons auront la taille de leurs ancêtres à l'âge adulte. Les hommes de la famille sont tous grands et forts, comme ton mari d'ailleurs. Elle fronce les sourcils. - Il ne vous a pas accompagnés ? Meriem secoue la tête. - Non. Il est un peu occupé ces derniers temps. - Tellement occupé qu'il ne s'accorde pas une journée pour venir voir sa vieille mère. - Ne te fâche pas, yemma Taos. Hakim travaille dans une grande entreprise. On fait souvent appel à lui pour des séminaires et des projets en cours. Je pense qu'à son prochain congé il viendra passer quelques jours avec toi. Il en a bien besoin d'ailleurs. Kamel et Malek se lèvent de table, et Meriem leur indique la salle de bains. - Allez vous laver et mettez vos pyjamas. Taos se lève. - Je vais préparer leur chambre. Lorsque Meriem se réveille le lendemain, on était déjà à la mi-journée. Elle a dormi comme une marmotte et ne s'en plaint pas. La fatigue a eu raison d'elle, et l'air de la campagne saura la revigorer et la remettre sur pied, pour entamer la prochaine semaine. Elle se lève et sort dans la grande salle. Houria devise avec Taos. À sa vue, cette dernière se lève. - Je ne voulais pas te réveiller, ma fille. Tu dormais si bien... Meriem sourit. - Tu as bien fait. Où sont les garçons ? - Chez qui veux-tu qu'ils soient ? Chez Daouia, bien sûr. Houria ne dit rien. Elle jette à peine un regard à sa belle-fille en touillant son café. Meriem s'approche d'elle et l'embrasse sur le front. - Comment vas-tu, Ma Houria ? - Aussi bien que le permettent mes rhumatismes. - Tu as l'air plutôt en forme. - C'est ça. Commence à rôder autour de moi pour attirer le mauvais œil.
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