Piétiné par le PAC à domicile, le MCO a justifié – et de fort inquiétante manière – toutes les craintes de ses supporters à propos de ce patchwork de joueurs limités, réunis à l'intersaison pour en faire un semblant d'équipe appelée à viser le podium de la Ligue 1. La victoire, ou plutôt le hold-up réussi à Constantine lors du prologue, avait cela de révélateur qu'elle avait consacré une formation qui ne s'était créé qu'une seule occasion et n'avait presque rien cadré hormis le tir victorieux de Yadaden. Cette absence de jeu avait alors été soulignée par bon nombre de proches du vestiaire qui s'attendaient à beaucoup de difficultés face à une équipe bien huilée comme le Paradou. La démonstration du onze de Cherif El-Ouazzani, samedi après-midi au stade Ahmed-Zabana, a ainsi juste confirmé ce que tout le monde à Oran savait et répétait depuis déjà de longues semaines : "ce" MCO, version Mehiaoui-Aït Djoudi, fait peur. Peur à son public. Même le score (2-4) concédé aux jeunes Algérois, qui aurait été fort humiliant dans d'autres circonstances, paraît tellement clément par rapport à la dizaine d'occasions franches que le Paradou s'était procurées. On ne peut sûrement pas dire autant de l'attaque mouloudéenne qui a scoré à deux reprises sans toutefois jamais donner l'occasion d'être menaçante, le second but (signé Djabout) étant même une offrande de la défense du PAC. Complètement perdu dans ses choix, l'entraîneur Azzedine Aït Djoudi s'est, pour sa part, auto-enfoncé par ses changements hasardeux opérés en seconde période, notamment lorsqu'il a choisi de "confier" le rôle de défenseur latéral à Siam, avec les dégâts que l'on sait. Le naufrage de samedi, qui n'a échappé à personne, ne devrait cependant pas être le dernier en cette première partie de saison, tant ces Rouge et Blanc inquiètent, aussi bien par la qualité douteuse de l'effectif que par l'absence de toute alternative salvatrice d'ici la fin de la phase aller. L'absence du public – ils étaient quelques centaines seulement – pour cette première post-confinement demeure, enfin, un signe de désamour clair pour une équipe, un staff technique et une direction au plus bas dans les sondages d'opinion.