Les habitants des villages d'Igarichène et de Bezazoua, dans la daïra de Draâ El-Mizan, réclament l'ouverture de leurs salles de soins pour atténuer un tant soit peu la grande difficulté rencontrée par leurs habitants quant à l'accès aux premiers soins. "L'unité de soins du village a été achevée depuis maintenant plus de trois ans. Malheureusement, elle est toujours fermée. Nous ne savons pas pour quelle raison", déclare Rachid, un habitant du village agricole Igarichène, accosté justement devant cette salle de soins. Celle-ci est composée d'un rez-de-chaussée et d'un étage. Si son état n'est pas dégradé, c'est parce que les habitants de ce petit village à vocation agricole veillent sur elle. "Nous appelons tous les responsables concernés à la mettre en service parce qu'elle est indispensable au moins pour les petits soins et les vaccins", estime Hamid, un autre habitant. Pour ce dernier, ce problème a été soulevé à maintes reprises aux autorités. "Pour faire vacciner un bébé, il faudra se lever tôt et aller jusqu'à la polyclinique de Draâ El-Mizan ou de Frikat. Parfois, on rentre bredouille après avoir passé une journée dans les structures de santé de proximité de la localité à cause du nombre effarant de personnes qu'elles reçoivent chaque jour", explique, pour sa part, un autre habitant. Ainsi, ils interpellent les autorités locales pour procéder à son ouverture dans les plus brefs délais. "Nous saisissons ce 67e anniversaire de la célébration du déclenchement de la guerre de Libération nationale pour demander aux autorités locales d'ouvrir cette salle de soins dont nous avons énormément besoin", poursuit un autre villageois. De leur côté, les villageois de Bezazoua, un village classé zone d'ombre, dans le versant de Tazrout, réclament depuis des années la réalisation d'une salle de soins, en vain. "Nous avons fait des démarches. S'il est vrai qu'au début nous avons cru avoir une salle de soins, notre espoir s'est vite envolé", nous confie Farid, un membre du comité de village. Selon notre interlocuteur, l'option retenue était d'aménager deux salles de cours désaffectées pour les transformer en salles de soins. "Après avoir réalisé la clôture et les murs de séparation, les travaux ont été abandonnés. Aucune raison ne nous a été donnée. Nous souhaitons que les travaux reprennent le plus tôt possible parce que nous souffrons de ce manque. Nos malades se déplacent jusqu'à Draâ El-Mizan ou jusqu'à Tizi Gheniff pour une simple injection ou le changement d'un pansement. La plupart des habitants du village sont dans le dénuement total et ils n'ont pas les moyens de s'offrir un moyen de transport", souligne le même membre du comité de village. À noter que même là où sont implantées ces structures de santé de proximité, leurs prestations ne sont limitées qu'aux petits soins, d'autant plus que les médecins n'y passent pas souvent.