Des solutions urgentes ont été mises en œuvre pour alimenter la ville de Sidi Bel-Abbès en eau potable, mais leur impact sur les consommateurs demeure en deçà des attente, car il s'agit aussi de revoir le système et le programme de distribution. Depuis plus de cinq ans, les citoyens des communes de la wilaya de Sidi Bel-Abbès sont confrontés à une crise aigue en raison du déficit en eau potable, en raison surtout de la baisse du niveau des barrages et à la forte demande sur cette ressource vitale qui s'est accentuée durant la dernière saison estivale. Ainsi, malgré les solutions qui ont été mises en œuvre par les pouvoirs publics locaux pour atténuer un tant soit peu l'impact de cette crise sur les ménages, le manque d'eau persiste et a contraint les responsables de l'Algérienne des eaux (ADE) à un sévère rationnement d'un jour sur trois. Au niveau du chef-lieu de wilaya, pratiquement tous les quartiers de la ville sont privés d'eau et les habitants se débrouillent comme ils peuvent pour s'approvisionner. "L'approvisionnement régulier en eau potable n'est pas respecté, surtout pour les étages supérieurs. Franchement, nous souffrons le martyre pour avoir une petite bonbonne, pour faire la lessive et pour étancher notre soif ! Nous sommes contraints de nous approvisionner quotidiennement auprès des vendeurs d'eau en citerne", déplorent avec amertume des citoyens des quartiers Sidi Djilali et du Rocher. Et d'ajouter : "En tant que citoyens, nous comprenons le problème de la baisse du niveau d'eau dans les barrages, mais bien que le rationnement soit sévère, nous dénonçons le non-respect du programme de distribution. Aussi, combien de fois l'eau arrive au compte-goutte et il ne suffit même pas pour remplir un seau. Même les ménages qui disposent de réservoirs n'arrivent plus à stocker plus dix litres d'eau. D'autres voisins véhiculés sont obligés de parcourir de grandes distances pour s'approvisionner en eau." À ce propos, le directeur de l'agence locale de l'ADE, M. Madi nous a confié que "le problème de cette crise est dû à la baisse du niveau d'eau du barrage de Sidi-Abdelli, d'une capacité de stockage de 110 millions de mètres cubes et qui ne dispose actuellement que de 900 000 m3". Et de souligner que la direction générale de l'ADE a apporté "une solution urgente en dotant le barrage de Sidi-Abdelli d'une bâche flottante et de six pompes pour le pompage de 33 900 m3/24 heures". Et d'expliquer que "pour ce qui est de la perturbation survenue dans le programme quotidien de distribution de l'eau, notamment à travers les quartiers de la ville de Sidi Bel-Abbès, cela est dû à la mise en place de la bâche flottante qui nous a pris trois jours. Mais depuis, tout est rentré dans l'ordre. Pour solutionner un tant soit peu cette crise et dans l'attente de précipitations, il nous faut un renforcement de 40 000 m3 à partir de Honaine (wilaya de Tlemcen)". Pour sa part, Laid Bareklit, directeur de wilaya des ressources en eau, a signalé qu'"actuellement, la ville de Sidi Bel-Abbès est alimentée à partir de la station flottante, qui a une autonomie d'un mois. En parallèle, nous sommes en train de renforcer avec l'eau de dessalement de Honaïne (Tlemcen). Nous avons aussi demandé un renforcement de nos capacités avec une quantité de 45 000 m3 du quota de la wilaya de Tlemcen, qui elle aussi souffre du manque d'eau". À ce sujet, il a annoncé un programme de forage à Bouyettas, dont les travaux sont à 50% pour un apport de 30 000 m3 pour les communes de la daïra de Sfisef, et un autre à partir du champ de captage de la source de Sidi-Ali-Benyoub pour alimenter la ville de Sidi Bel-Abbès. S'agissant de l'opération de transfert à partir de la nappe du chott Chergui pour alimenter six communes du sud de la wilaya, le directeur des ressources en eau a précisé que les travaux sont à 95% de taux d'avancement.