Les frères ennemis, le Front de libération nationale et le Rassemblement national démocratique, tentent, chacun de son côté, de s'offrir les faveurs des autres listes pour isoler leur adversaire. C'est à une guerre de tranchées que l'on assiste dans la wilaya de Sétif entre les différentes formations politiques et les indépendants victorieux des dernières élections locales. La formation des exécutifs pour les Assemblées populaires communales a donné lieu à des alliances que l'on peut considérer comme contre nature pour mettre la main sur une majorité. Les frères ennemis, le FLN et le RND, tentent, chacun de son côté, de s'offrir les faveurs des autres listes pour isoler leur adversaire. Le cas le plus illustratif de cette guerre en coulisses se trouve à l'APC de la deuxième agglomération de la wilaya en nombre d'habitants, El-Eulma, nouvelle wilaya déléguée. Le RND, après des tractations avec les partis minoritaires a, en attendant l'élection du président, réussi à écarter le FLN qui avait obtenu 10 des 32 voix de l'assemblée. En effet, l'accord conclu entre le RND et les autres partis composant la nouvelle assemblée, à savoir le MSP (5 sièges), une liste d'indépendants (5 sièges), El-Bina (2 sièges), Infitah (2 sièges) et Fadjr Djedid (3 sièges) ont fait que l'ancien parti unique, qui avait durant le mandat écoulé géré l'APC, se retrouve hors course. D'autres alliances qui n'avantagent pas le FLN ont été conclues dans plusieurs autres communes. À Aïn Lahdjar, au sud de la wilaya, l'alliance entre le MSP et le RND ayant obtenu respectivement 8 et 2 sièges contre le FLN (6 sièges) a vu l'adhésion d'un membre du FLN à cette alliance. À Beni Fouda, le FLN a su capter les élus de la liste indépendante Sidq et Misdaqia, qui sont désormais militants de l'ancien parti unique, pour gérer la commune. Au nord de la wilaya, à Bougaâ, l'une des plus grandes et importantes communes (wilaya déléguée) sera gérée par un maire indépendant dont la liste a raflé 7 sièges et qui, à l'issue d'une alliance avec le MSP (4 sièges) et le RND (2 sièges), a réussi à écarter le FLN qui est la deuxième force au niveau de la commune. Même pratique à Amoucha, où les indépendants de la liste Ensemble construisons l'Algérie (8 sièges) ont écarté le FLN qui a obtenu 9 sièges en concluant un accord avec le parti El-Bina (2 sièges) d'où l'obtention de la majorité avec 10 sièges. Par ailleurs, le MSP a, dans un communiqué rendu public, dénoncé la transgression par le FLN de l'accord conclu le 28 novembre entre le MSP, le FLN et le mouvement El-Bina à condition que chaque parti présente son candidat pour la présidence de l'assemblée et qui a été remplacé par un autre accord avec le RND. Le MSP a décrié cette transgression des valeurs, de l'éthique et des pratiques politiques. Sur un autre volet, l'ancien parti unique s'est rattrapé pour sauver ce qui peut l'être au niveau de l'APC du chef-lieu de la wilaya et de l'Assemblée populaire de wilaya (APW) en écartant le RND. Pour l'APC de Sétif, le FLN qui a obtenu 10 sièges, a conclu des accords avec El-Mostaqbel (7 sièges), El-Bina (5 sièges) et Sawt El-Chaâb (4 sièges) pour écarter de la course les deux anciens partis de l'alliance présidentielle du temps de Bouteflika, à savoir le RND (8 sièges) et le MSP (9 sièges). À l'APW qui compte 55 sièges, le FLN (15 sièges) a fait alliance avec El-Mostaqbel (7 sièges), El-Bina (5 sièges), Sawt El-Chaâb (4 sièges) et Fadjr Djedid (3 sièges) contre le RND (11 sièges) et le MSP (10 sièges).